Pour ce nouveau numéro de "Un Oeil Sur...", place à un grand réalisateur de 'petits' films qui, bien souvent, sont désormais devenus de grands classiques : John Carpenter. Né en 1948 dans l'Etat de New York, ce mec s'est fait une spécialité d'à peu près tout faire dans la conception de ses films : réalisation évidemment, mais aussi scénario, production, composition de la bande originale, parfois même petite figuration en acteur, sans oublier le montage. Il a aussi assuré la production ou coproduction pour des films d'autres réalisateurs (les deux premières suites de sa Nuit Des Masques, par exemple) et en ce qui concerne le genre cinématographique auquel l'associer, on est bien dans la merde : SF, fantastique, horreur pure, satire sociale, action, vous avez le choix ! Il y à même une comédie d'aventures dans le lot ! On notera quand même qu'environ un film sur deux, de la part de Jean le Charpentier, est un western déguisé, genre cinématographique qu'il n'a jamais tâté tel quel, mais qui semble vraiment le fasciner. C'est parti pour un petit tour d'horizon de ce réalisateur qui n'a rien réalisé depuis 2010, au grand dam de ses fans, dont je fais partie...
C'est en 1974 que Carpenter réalise son premier film, Dark Star. Long de 84 minutes, le film ne devait, à l'origine, n'être qu'un court-métrage durant deux fois moins longtemps, et a été réalisé avec trois bouts de ficelle. Oeuvre de SF tout en étant une comédie noire, le film est notamment interprété par Dan O'Bannon, qui a cosigné, avec Carpenter, le scénario du film, ainsi que le montage et les décors. C'est en voyant ce film que Jodorowsky aura l'idée d'engager O'Bannon sur son projet faramineux (et au final, mort-né, au grand regret des fans de SF) Dune, en 1974/75. Rongé par le remords ne ne pas avoir pu mettre ce projet fou à terme, O'Bannon se consolera en imaginant (avec l'artiste suisse H.R. Giger, aussi sur le projet Dune) un monstre fameux qui deviendra le point central d'une saga de SF horrifique : Alien. Pour en revenir à Dark Star, c'est une sorte de version spatiale d'En Attendant Godot de Beckett, selon les propres termes de Carpenter, une comédie de SF amusante et un peu fauchée (pas mal fauchée, même ! 60 000 dollars de budget !), qui deviendra rapidement un vrai film culte, surtout une fois que Carpenter aura son petit succès avec ses films suivants. Sans doute pas un de ses meilleurs films, mais comme les premiers Cronenberg, il possède une ambiance bien typique et conserve son charme. A noter que Nick Castle, qui jouera le tueur dans La Nuit Des Masques, joue le rôle de l'extra-terrestre.
En 1976, Carpenter, toujours avec un petit budget (mais avec tout de même quasiment deux fois plus de pognon que pour Dark Star), tourne son deuxième film. Ni un film d'horreur, ni un film de SF ou de fantastique, Assaut est au contraire un film des plus réalistes, dont Carpenter a signé le scénario sous le pseudonyme de John T. Chance (qu'il réutilisera par la suite). Tommy Lee Wallace, futur réalisateur du TVfilm "Il" Est Revenu ou de Halloween III : Le Sang Du Sorcier, est dans l'équipe technique de ce film qui fait partie des 'westerns' du réalisateurs. C'est même un des plus évidents tributs de Carpenter au western, tant le film semble être une version moderne et urbaine d'Alamo. L'action se passe à Los Angeles, dans un quartier difficile : un commissariat est pris d'assaut par un gang de rue, suite à une descente de police. Les flics présents dans le commissariat vont repousser leurs assauts, aidés en cela par deux criminels condamnés à mort en transfert d'une prison à l'autre, et se trouvant dans le commissariat au cours d'une halte de leur escorte. Confier des armes à des criminels pour qu'ils aident la police à en repousser d'autres ! La musique, géniale, est minimaliste, du pur Carpenter. L'interprétation n'est pas toujours géniale, mais le suspense est là, redoutable. Assaut (qui a été remaké par Jean-François Richet en 2005) est un autre film culte.
C'est cependant avec son troisième film que Carpenter va devenir un grand. Sorti en 1978, La Nuit Des Masques va lancer une série de films, les Halloween (dont c'est le titre original). Doté d'un scénario cosigné par Carpenter et Debra Hill (qui collaborera encore à quelques reprises avec Carpenter, aussi bien en tant que scénariste ou productrice, et est morte en 2005), le film est, avec Black Christmas, un des premiers slashers, et est interprété par Donald Pleasance (qui collaborera à nouveau avec Carpenter) et Jamie Lee Curtis, dont la carrière a été lancée avec ce film et qui deviendra une authentique scream queen, habituée aux productions du genre (et notamment quelques suites au film original). L'histoire ? Michael Myers, un pensionnaire d'asile, un psychopathe ayant tué sa soeur à coups de couteau à l'âge de 6 ans, s'évade, à sa majorité, en profitant d'un transfert pénitentiaire pour son procès. Il va causer un vrai massacre dans sa ville natale de l'Illinois, en cette nuit d'Halloween (tout comme la nuit de l'assassinat de sa soeur), et va être traqué par son psychiatre, Loomis, qui voit en lui plus une machine à tuer qu'un jeune homme... Le film est saisissant : la musique, inoubliable et glaçante, de Carpenter ; la figure impersonnelle (un masque blanc sans expression cache son visage) du tueur, qui ne prononce pas un mot ; les scènes de meurtres, brutales et sèches... Un chef d'oeuvre qui lancera une série de suites, toutes plus ratées les unes que les autres (le troisième opus excepté, qui est à part, ne faisant pas intervenir le tueur fou). Encore une fois, un film culte de plus, et le premier succès commercial du réalisateur.
A partir de ce moment, on va commencer à attendre le nouveau Carpenter. C'est en 1980 qu'il sortira son quatrième film, un film interprété par Adrienne Barbeau (qui fut la femme de Carpenter de 1979 à 1984), Jamie Lee Curtis, Tom Atkins, Janet Leigh (je crois que c'est le seul film dans lequel on trouve Janet Leigh et sa fille Jamie Lee Curtis), John Houseman et Hal Holbrook. Carpenter apparaît rapidement dans un petit rôle, et Debra Hill, qui produit et cosigne le scénario, fait une voix de radio. Le film, c'est Fog (rien à voir avec le roman de James Herbert écrit en 1975), un autenthique film d'épouvante à l'ancienne qui se passe dans une petite ville portuaire de Californie. Un épais brouillard surgit, alors que la ville fête son centenaire. De la brume vont surgir des morts-vivants qui vont semer la panique et la mort dans la ville. Une ville qui, apparemment, a bien des choses à cacher, un mystérieux et glauque secret du passé qui n'est pas sans lien avec les sinistres évênements qui se produisent depuis l'arrivée du brouillard... Encore une fois, une bande-son glaçante signée du réalisateur, et un sens inné du suspense, pour un film horrifique qui a très bien vieilli et qui, chose importante à dire, ne contient pas la moindre goutte de sang, ce n'est pas gore du tout. En revanche, Fog contient quelques passages assez flippants et surprenants (le final), et on peut dire sans se tromper qu'il s'agit d'un des meilleurs films de Carpenter, bien que ce dernier ne partage pas cet avis : selon lui, son faible budget (un million de dollars) l'empêche d'être une totale réussite, et c'est parce qu'il a toujours considéré ce film comme mineur dans sa filmographie qu'il en a autorisé, en 2005, un remake...largement en-dessous de l'original !
Un an plus tard, soit en 1981, Carpenter recollabore avec : Donald Pleasance, Adrienne Barbeau et Debra Hill (cette dernière, en coproductrice avec Larry Franco, qui lui aussi, recollaborera avec le réalisateur), pour New York 1997, film de SF culte interprété par Kurt Russell (et avec aussi Harry Dean Stanton, Lee Van Cleef et Isaac Hayes). Co-écrit avec Nick Castle, ce film majeur, un des plus grands chefs d'oeuvres du réalisateur avec son film suivant, est un jalon de l'anticipation. En 1997, la criminalité est devenue tellement importante que la presqu'île de Manhattan, à New York, a été murée et transformée en gigantesque prison à ciel ouvert : les criminels y sont lâchés, livrés à eux-mêmes, mais ne peuvent en sortir, les ponts ayant été minés. L'avion du Président se crashe au-dessus de Manhattan, on suppose que le Président a survécu. Il doit à tout prix être retrouvé, ainsi que les documents qu'il se trimbale avec lui. On envoie Snake Plissken, un criminel et ancien membre des forces spéciales, dans le bourbier de Manhattan. Il a 24 heures pour retrouver le Président. S'il dépasse ce budget, il meurt : on lui a injecté, avant de le lâcher dans Manhattan, une capsule explosive qui se dissout lentement dans son organisme, et pétera à la deadline...histoire de le motiver. Ambiance sombre et nihiliste, musique géniallissime, acteurs géniaux (Kurt Russell campe un personnage culte qu'il reprendra en 1996 dans une suite inférieure à l'original, elle aussi signée Carpenter, j'en parle évidemment plus bas), scénario parfait, scènes cultes, ce film est un monument du genre, et un autre 'western déguisé' de la part du réalisateur. La même année, sort Halloween 2, que Carpenter a produit, toujours avec Jamie Lee Curtis et Donald Pleasance. On passe ?
Encore un an plus tard, Carpenter s'essaie au remake (ça ne sera pas sa seule tentative en la matière) avec The Thing. Remake de La Chose D'Un Autre Monde de Christian Nyby (film de SF horrifique des années 50), le film sera lui aussi l'objet d'un remake en forme de préquelle (qu'il est préférable d'oublier ; ce remake/préquelle porte le même titre que le film) et est interprété par Kurt Russell, encore une fois à l'affiche (et pas pour la dernière fois !) d'un film de Carpenter. Keith David, Wilford Brimley et Donald Moffat interprètent aussi ce film, qui ne contient aucun rôle féminin et dont la bande-son, chose rarissime dans les films de Carpenter, est signée d'un autre que lui, en l'occurrence le grand Ennio Morricone. Film ahurissant se passant en Antarctique, The Thing contient quelques scènes comptant parmi les plus gores et terrifiantes jamais vues dans un film d'horreur/fantastique/SF du circuit traditionnel (je ne compte donc pas les petites productions gore à petit budget et les films underground dans le lot), et le fait de lire 'pour tous publics' sur le boîtier DVD me fait penser que le jour où cette jaquette DVD a été conçue, celui qui en a eu la charge a du avoir un gros pet au casque...Le film est tout sauf 'pour tous publics' ! Rien que la scène du chenil est à elle seule un justificatif sérieux pour mettre ce film en interdiction aux moins de 12 ans, voire de 16 ans. Dans son genre, ce film est immense, et probablement mon préféré de Carpenter...avec le précédent ! A noter qu'une partie du film a été tournée en studio à Los Angeles, par une température extérieure caniculaire, mais dans des salles réfrigérées, choc thermique assuré pour les acteurs et l'équipe technique !
En 1983, Stephen King publie Christine, roman étonnant mais maladroitement écrit (il faut le lire pour comprendre ce que je veux dire par là). Carpenter a acheté les droits du roman très rapidement, et a tourné le film assez rapidement aussi, ce qui fait que son film, Christine, sortira la même année que le roman ! Interprété par Keith Gordon (vu auparavant dans Les Dents De La Mer 2 et Pulsions), Alexandra Paul, John Stockwell, Robert Prosky, Harry Dean Stanton, Roberts Blossom et William Ostrander (un certain David Spielberg, rien à voir avec Spielby, joue aussi dans le film), le film est une excellente adaptation du roman, et est même un des rares cas d'adaptations surpassant le roman initial. Je vous jure que c'est vrai : le film de Carpenter est supérieur au roman de King ! Mais comme je l'ai dit, le roman est mineur, maladroit (un changement de système de narration rend l'ensemble assez bancal). Le film est excellent, les effets spéciaux assurent, la bande-son est signée Carpenter et Alan Howarth, mais on y entend pas mal de chansons (des Rolling Stones, George Thorogood, Little Richard, Larry Williams, Dion & The Belmonts...). Un des meilleurs Carpenter ? Je le pense sérieusement !
On ne peut en revanche pas vraiment dire la même chose de son film suivant, sorti en 1984, j'ai nommé Starman. Interprété par Jeff Bridges, Karen Allen, Charles Martin Smith et Richard Jaeckel, ce film est à la fois un film de SF et de romance. Un extraterrestre échoué sur la Terre prend l'apparence d'un humain, en l'occurrence du défunt mari d'une jeune veuve inconsolable qui, en le voyant, n'en croit pas sa chance. Mais le Starman n'a qu'une seule envie : revenir parmi les siens... Sorte de version carpenterienne de La Soupe Aux Choux (je me moque, je me moque...) en version romance à deux balles cinquante-sept, le film est visuellement bien foutu, et bien interprété, mais c'est aussi et surtout d'une mièvrerie totale. Indigne de John Carpenter, qui ne se laissera plus jamais aller à un tel déferlement de gnan-gnantitude (bien qu'assumée). Un des producteurs du film n'est autre que Michael Douglas, qui n'avait pas pensé à Carpenter à la base. La musique est de Jack Nitzsche. Carpenter n'a fait que réaliser le film, c'est une oeuvre de commande, sans doute est-ce pour ça que Starman est assurément un de ses plus mauvais films...
Son film suivant sortira en 1986 : Les Aventures De Jack Burton Dans Les Griffes Du Mandarin. Interprété par Kurt Russell, Kim Cattrall, Dennis Dun, Victor Wong, James Hong et Kate Burton, le film est une comédie d'aventures débridée (sans jeu de mots douteux) teintée de fantastique, un film dans la veine du Golden Child avec Eddie Murphy, mais en version réussie. Hélas, cet exemple parfait de divertissement bariolé associant humour, action, kung-fu, fantastique et exotisme en général sera un retentissant bide commercial, un des pires, si ce n'est le pire, de l'ensemble de la carrière de John Carpenter, qui s'en remettra difficilement. Le film est devenu culte par la suite, dès sa sortie en VHS, puis en DVD et Blu-ray (je le possède sous ce format). Kurt Russell, qui en est à se troisième collaboration avec Carpenter, est excellent dans ce rôle d'anti-héros (malgré ce que le titre français, bien plus long que le titre original qui est Big Trouble In Little China, le dit, le héros n'est pas le personnagé joué par Russell, mais celui joué par Dennis Dun). Un film vraiment génial à voir à tout prix !
Suite au four immense de sa comédie d'action de 1986, Carpenter va, coup sur coup, signer deux films férocement anti-commerciaux. Le premier est sorti en 1987. Interprété par Donald Pleasance, Jameson Parker, Victor Wong, Lisa Blount, Dennis Dun et Susan Blanchard (Alice Cooper, le fameux chanteur de hard-rock, joue un rôle de clochard, un rôle sans paroles mais inoubliable), le film est mis en musique par celui qui en a aussi signé le scénario : Carpenter. Pour le scénario, il l'a signé sous le pseudonyme de Martin Quatermass. Prince Des Ténèbres est un authentique chef d'oeuvre hautement terrifiant qui suggère plutôt que de montrer, même si certains passages sont assez graphiques. L'action se passe dans une petite église désaffectée de Californie, dont le sous-sol renferme un objet étrange : un cylindre de verre renfermant un liquide verdâtre qui semble en mouvement. Une équipe de jeunes chercheurs universitaires, leur professeur et un prêtre appartenant à une mystérieuse confrérie chargée de surveiller ce cylindre pensent que le liquide situé à l'intérieur, tout sauf naturel, pourrait être le fils de Satan, attendant sa libération, qui pourrait bien être proche... Proprement terrifiant, doté d'une atmosphère sombre et nihiliste (et d'un final glaçant), Prince Des Ténèbres, qui ne marchera pas fort à sa sortie, est un des 3 ou 4 meilleurs films du réalisateur. Essentiel. Ou comment faire flipper avec un liquide vert, une église désaffectée (entourée de clodos devenus suppôts de Satan) et des ordinateurs délivrant des messages irréels...On notera encore une fois l'aspect un peu western du film, sorte de version fantastique d'Alamo par moments !
1988. Carpenter nous livre, en cette année, un de ses films les plus politisés : Invasion Los Angeles. Le titre du film est assez idiot quand on sait qu'en anglais, le film s'appelle They Live. Le titre original étant difficilement traduisible sans qu'il ne devienne incompréhensible pour quiconque n'ayant pas vu le film, il a été rebaptisé ainsi en VF, mais on ne saurait être plus à côté de la plaque ! Sans parler de l'affiche, qui n'aurait pas juré pour un film de Bruce Willis ou Steven Seagal... Bon. Interprété par le catcheur Roddy Piper, Keith David et Meg Foster, le film est de la SF pure, avec une ambiance parfois très proche des films de SF des années 50, à l'époque où ceux-ci servaient à dénoncer des complots et étaient assez paranos dans l'âme (genre L'Invasion Des Profanateurs De Sépulture de Don Siegel). L'histoire ? Un homme lambda (il s'appelle John Nada, et 'nada', en espagnol, signifie 'rien') découvre par inadvertance, grâce à des lunettes spéciales, que le monde a été envahi d'extraterrestres, qui occupent les positions de pouvoir (police, gouvernement...) et dirigent lentement mais sûrement la plèbe. De quoi donner envie de se révolter et de renverser leur mainmise, non ? Le film est génial, hormis une longue scène de baston qui ne sert strictement à rien, hormis à gaspiller 10 minutes de film. Une scène bien foutue, mais inutile. Le reste est juste excellent. Un des meilleurs films du réalisateur, mais il ne sera pas un gros succès à sa sortie. Il deviendra culte plus tard. Comme souvent avec Carpenter !
Il faudra attendre 1992 pour avoir un nouveau film de Carpenter, et ça sera un film qui, aujourd'hui encore, compte parmi ses moins connus (pour être sincère, au moment de récupérer les illustrations pour rédiger cet article, j'avais oublié son existence (en fait, j'avais oublié que c'était un Carpenter !), il a fallu Wikipédia pour me rafraîchir la mémoire !) : Les Aventures D'Un Homme Invisible. Comédie fantastique interprétée par Chevy Chase (acteur comique), Daryl Hannah, Sam Neill et Michael McKean, le film est une autre oeuvre de commande que Carpenter n'a fait que réaliser. Drôle mais mièvre, le film est une comédie policière fantastique sans grande envergure, sauvée par les effets spéciaux et un Chevy Chase comme toujours, très drôle. Sans oublier la toujours efficace réalisation de Carpenter. Mais mis à part ça, pas grand chose à signaler de ce film...
En 1995, Carpenter réalise deux films (le deuxième film qu'il réalise cette année sortira en 1996). L'Antre De La Folie, interprété par Sam Neill, Jurgen Prochnow, Julie Carmen, David Warner et Charlton Heston, est le premier des deux. Inspiré par les oeuvres de Stephen King et H.P. Lovecraft mais sans les adapter (le scénario est signé Michael DeLuca), le film permet au futur Anakin Skywalker, Hayden Christensen, de jouer pour la première fois. L'histoire est celle d'un enquêteur d'assurances qui cherche à en savoir plus sur la disparition d'un écrivain célèbre spécialisé dans l'épouvante, et découvrant, à son sujet, qu'apparemment, tout ce que cet écrivain a écrit semble totalement réel, malgré son côté irréel et horrifique. Une plongée dans l'angoisse et la folie qui permet à Sam Neill de livrer une de ses meilleures prestations. Un excellent film. On ne peut pas en dire autant, hélas, du Village Des Damnés, sorti en 1995, remake du film du même nom (de Wolf Rilla), lui-même adaptation d'un roman culte de John Wyndham. L'histoire ? Un jour, les habitants d'un petit village tombent tous dans une profonde léthargie, le temps d'une nuit. Peu après, les femmes du village tombent, toutes, enceintes. Les naissances donneront lieu à des enfants aux yeux argentés, tous similaires, apparemment médiums et dotés d'autres pouvoirs des plus terrifiants... Un remake inutile qui foirera complètement au box-office, ce qui n'est que justice !
En 1996, Carpenter se laisse aller à faire une suite à un de ses plus grands films : New York 1997. Retrouvant Kurt Russell pour la première fois en 10 ans, il lui redonne le rôle de Snake Plissken dans Los Angeles 2013, film qui se passe, comme son titre français le dit, 16 ans après les évênements du premier opus. Et a été tourné 15 ans après le premier ! On trouve aussi Pam Grier, Steve Buscemi, Stacy Keach Michelle Forbes et Cliff Robertson dans ce film qui reprend les codes du premier opus mais n'arrive jamais à être aussi bon que lui. Après un tremblement de terre en 2000, Los Angeles s'est désolidarisé du continent, et est donc devenu une île servant à exclure tous les bannis de la société. Plissken y est envoyé afin de contrer le dirigeant des lieux, un révolutionnaire cherchant à prendre le contrôle d'un réseau de satellites militaires. Il a 48 heures pour accommplir sa mission, faut de quoi...oui, il a été suffisamment con pour se laisser avoir une deuxième fois avec cette connerie d'implant explosif ! Le film est visuellement bien foutu et ça fait plaisir de revoir Kurt Russell en Snake Plissken. Mais force est de constater que Los Angeles 2013, sans être nul, n'est vraiment pas aussi grandiose que l'original. Ca fait trop grossier, ici, comme une lourdaude tentative, vouée à l'échec, de jouer la surenchère vis-à-vis de l'original, et de faire mieux (impossible). C'est cependant regardable.
En 1998, Carpenter réalise une adaptation d'un roman de John Steakley : Vampires. Interprété par James Woods (qui y eest jubilatoire), Sheryl Fenn, Daniel Baldwin Thomas Ian Griffith et Maxililian Schell, le film est un western fantastique (c'est un des films les plus westerns du réalisateur) remarquable et très drôle, tout en étant gore et assez violent. Une équipe de chasseurs de vampires très rock'n'roll mandatés par le Vatican se lance à la poursuite d'un maître vampire insaisissable. Doté d'une ambiance à la fois western et fantastique, le film est assurément un de mes grands préférés de Carpenter (j'aime énormément le roman initial, aussi, qui est cependant meilleur). Le film ne sera pas un gros succès à sa sortie, mais est devenu culte. C'est pour moi le dernier grand film du réalisateur.
Ce qui signifie par conséquent que je ne serai pas aussi gentil avec les films suivants de Carpenter (il n'y en à plus que deux, de toute façon), et surtout avec celui-ci, sorti en 2001, j'ai nommé Ghosts Of Mars. Interprété par Natasha Henstridge, Pam Grier et un relativement méconnu, alors, Jason Statham, ce film est un mélange entre SF, fantastique/horreur et...western. Un imbriglio scénaristique complètement chtarbé, qui m'a pas mal fait penser à Assaut et Prince Des Ténèbres par moments, Carpenter a parfois eu du mal à se recycler, et ce film, le dernier de ses films à être sorti en salles en France, en est un des plus parfaits exemples. J'aurais aimé être plus gentil avec ce film, mais désolé, je ne peux pas !
Carpenter, plus tout jeune, mettra 10 ans avant de refaire un film. On est alors en 2011, vu que vous savez si bien compter. The Ward : L'Hôpital De La Terreur, tel est le nom de ce dernier (pour le moment) film du réalisateur, et il n'est pas sorti en salles chez nous, directement en DVD, ce qui en dit long, certains pourraient le crier bien haut, sur son niveau. Interprété par Amber Heard, Mamie Gummer et Jared Harris (notamment), ce film d'horreur n'est en effet vraiment pas terrible du tout, et parle d'une jeune femme, internée, en 1966, dans un asile, après avoir été retrouvée non loin d'une ferme qu'elle venait apparemment d'incendier. L'asile est du genre étrange, pas mal de choses innommables s'y sont passées et continuent de s'y passer. Court (90 minutes), le film est tellement médiocre qu'il ressemble plus à une note de bas de page qu'à un rajout dans une filmographie plutôt conséquente dans son ensemble. Carpenter semble avoir paumé sa gniaque, et s'il doit un jour faire un autre film, prions qu'il soit d'un meilleur niveau que celui-ci !