Spoilers...
Parmi les premiers slashers (ah non !, je ne vais pas rappeler ce qu'est un slasher, j'ai abordé Scream de Wes Craven il y à quelques jours, et j'y expliquais ce qu'est ce sous-genre de film d'horreur) de l'histoire du cinéma, on peut compter La Colline A Des Yeux, de, ah ben tiens justement, Wes Craven, sorti en 1977, avec cette brave gueule de Michael Berryman dans le rôle de Pluto, le taré des collines. Mais il y à un film qui, sorti trois ans plus tôt (en 1974, donc), est parfois considéré comme le premier vrai slasher : Black Christmas, réalisé par Bob Clark, également réalisateur de l'immortel The Karate Dog en 2004, et de Porky's en 1982. De là à dire que Black Christmas est son chef d'oeuvre, je n'en sais rien, mais c'est quand même bien parti pour. Ce film est interprété par Margot Kidder (qui a obtenu un pri de la meilleure actrice, au Canadian Film Awards 1975, pour ce rôle), Olivia Hussey, Keir Dullea, John Saxon, Art Hindle, Andrea Martin, Doug McGrath et John Rutter, et il fut, au départ, prévu que Bette Davis et Malcolm McDowell jouent dans le film, qui ont apparemment refusé la proposition. Bien que le réalisateur soit américain, le film, tourné à Toronto, est officiellement canadien. Concernant Keir Dullea (mondialement célèbre, au final, pour un seul rôle : celui de Bowman dans 2001 : L'Odyssée De L'Espace de Kubrick et sa suite 2010 : L'Année Du Premier Contact de Peter Hyams), il n'a tourné que pendant une semaine, et n'a pour ainsi dire pas cotoyé les autres acteurs, n'ayant notamment jamais rencontré Margot Kidder ; mais le montage du film a été fait de telle sorte qu'on a l'impression qu'il était présent tout du long.
- Allô ?
- Si tu avances quand je recuuuule, comment veux-tu, comment veux-tu, que je t'...
Film d'horreur culte s'il en est, Black Christmas a, signe distinctif des films d'horreurs cultes, été l'objet d'un 'rimaique' en 2006, par Glen Morgan. Peu importe ce qu'il vaut (sûrement que dalle), on ne va pas en parler ici. L'original, en revanche, mérite sa part de kudos et son statut culte et novateur : comme dans un gros paquetard de slashers qui viendront par la suite (La Nuit Des Masques, les Freddy, Scream...), le tueur, qui n'est pas masqué ici mais dont on ne voit jamais le visage, tue des étudiant(e)s au cours d'une date particulière du calendrier (pour La Nuit Des Masques, c'est à Halloween, d'autres films se passent durant le spring break, etc...), en l'occurence, à Noël. Sa proie principale, celle qu'il va harceler tout le long du film tant qu'il ne l'aura pas décapsulée, est une femme, touzours. Et il appelle ses victimes au téléphone (en VO, la voix du tueur de Black Christmas est celle du réalisateur) pour les terrifier avant de passer à l'acte. En revanche, dans la majorité des slashers, le tueur tue à l'arme blanche (couteau, machette, bonne grosse hache bien honnête, ou les doigts en ciseaux de Freddy Krueger), toujours, tandis que dans Black Christmas, ce n'est pas forcément toujours le cas.
L'action se passe pendant la période de Noël, dans une résidence étudiante de filles. Certaines pensionnaires, dont Jessica (Olivia Hussey) et Barbie (Margot Kidder), ne retournent pas dans leurs familles pour les vacances, mais décident de fêter Noël ensemble, à la résidence. Au cours d'une soirée entre copines, des appels téléphoniques, assez sordides, glauques, menaçants, se produisent. Bien qu'inquiètes, les étudiantes décident de ne pas appeler la police, de ne pas prendre ces menaces au sérieux, mais rapidement, une étudiante va disparaître, et la police retrouve le cadavre d'une étudiante non loin. Pendant que les étudiantes, affolées, recherchent leur ami disparue, un tueur fou et mystérieux, pénétré dans le bâtiment, va semer la mort parmi elles...
A sa sortie, le film marchera plutôt bien (et même très bien : il a coûté quelque chose comme 600 000 dollars, il en rapportera 4 millions !), mais les critiques furent pour le moins partagées. Scénario remarquablement pourri (un tueur sème sa merde dans une résidence étudiante à Noël), mais scènes de meurtres plutôt bien foutues et ambiance globalement horrifique et réussie, le film de Bob Clark peut aujourd'hui encore mériter sa place parmi les meilleurs slashers qui soient. Le film se base sur une série de meurtres qui aurait eu lieu dans une université à Montréal, ainsi que sur une légende urbaine. Le film joue à fond sur l'horreur et le suspense, on ne voit jamais le visage du tueur (seulement sa silhouette et ses yeux), et autant le dire, on ne sait toujours pas, à la fin du film, de qui il s'agit, mis à part qu'il s'agirait d'un certain Billy. Bien entendu, d'autres films seront faits par la suite sur ce tueur insaisissable. Je ne les ai pas vus, j'imagine seulement le résultat et ça me coupe direct l'envie de les voir (j'ai trop bouffé ma part de mauvais slashers dans mon adolescence pour avoir la moindre...petite...envie...de recommencer). Pour en finir avec Black Christmas, c'est un classique du genre, avec ses qualités, ses défauts, il a un peu vieilli, mais ça reste très efficace !