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Spoilers !

Parmi les films de Ridley Scott, on a les grands classiques et les films mineurs. Je ne vais pas reciter ici les classiques du réalisateur de Blade Runner (en voici un, tiens, de classique de Ridley), ni ses films mineurs. Incontestablement, Mensonges D'Etat, sorti en 2008, quatrième collaboration entre Scott et Russell Crowe et sixième collaboration entre Scott et le monteur Pietro Scalia, fait partie des films mineurs de Ridley Scott. Ceci dit, il y à films mineurs de Ridley Scott et films mineurs de Ridley Scott. Il y à les ratages absolus, les vrais naufrages, comme Les Associés, A Armes Egales ou Une Grande Année. Et il y à les films comme Traquée, Lame De Fond et Exodus : Gods And Kings, qui ne sont pas super réussis mais sont tout de même regardables. Et merde, j'avais dit que je ne citerai pas les films mineurs de Scott encore une fois, mais je viens de le faire. Bon, tout ça pour dire que Body Of Lies (titre original) fait partie des films mineurs scottiens qui n'en demeurent pas moins très regardables. 

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Le film est interprété par Russell Crowe, donc, ainsi que par Leonardo Di Caprio, et on a aussi Mark Strong, Golshifteh Farahani et Oscar Isaac. Sorti en 2008 donc, le film est une adaptation d'un roman écrit par David Ignatius, un journaliste du Washington Post. Je n'ai pas lu le roman, je ne sais même pas s'il existe en traduction française. Le scénario est signé Ignatius, justement, et William Monahan, et la musique, de Marc Streitenfeld. On notera que dans le générique de fin apparaît la chanson "If The World" des Guns'n'Roses, issue de leur Chinese Democracy sorti (enfin, au bout de 14 ans de gestation interminable et de fausses dates de sortie) la même année que le film. Ceci pour l'anecdote idiote ne servant qu'à combler un peu de paragraphe d'un article qui, je le sens d'ici, ne sera pas aussi long que la majeure partie des autres articles de ce blog, du moins parmi les plus récents.

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L'action du film est en alternance entre les USA et le Moyen-Orient. On suit le parcours de Roger Ferris (Leonardo Di Caprio), un ancien journaliste devenu agent de terrain pour la CIA, chargé de retrouver un des leaders d'Al-Quaïda, Al-Saleem. Il est chaperonné, par satellite, par Ed Hoffman (Russell Crowe), chef de la section Moyen-Orient de la CIA qui, tranquillement, de chez lui ou de son bureau aux USA, lui dicte ses directives. Afin d'avoir des chances de retrouver Al-Saleem, Ferris s'associe au chef des services secrets de la Jordanie, Hani Salaam (Mark Strong) et faire avec les ordres parfois assez vagues qu'Hoffman, bien tranquille chez lui et à l'abri des balles et des menaces, lui dicte. Risquant sa vie à tout moment, Ferris est bien obligé de faire confiance à cet homme n'ayant apparemment pas, ou plus, conscience de la réalité du terrain d'action, et pour lequel il n'éprouve pas forcément beaucoup de sympathie...

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Sincèrement, je mentirais en disant que Mensonges D'Etat est parfait ; il y à des longueurs (le film dure 125 minutes, il n'est pourtant pas extrêmement long), le scénario n'est pas forcément super évident à suivre tant les coups fourrés et ambiguïtés abondent, mais les deux acteurs principaux, Di Caprio et Crowe (qui avaient déjà joué ensemble dans un film, Mort Ou Vif De Sam Raimi), sont très bons. OK, ce n'est ni le meilleur rôle de  Di Caprio, ni le meilleur rôle de Crowe, et la collaboration Crowe/Ridley Scott a été meilleure sur Gladiator et American Gangster, et elle sera aussi meilleure avec Robin Des Bois en 2010. C'est la première collaboration entre Scott et Di Caprio, et si les deux n'ont pas recollaboré ensemble depuis, c'est qu'il y à sûrement une raison. En même temps, le film n'a pas été un gros succès commercial ni critique, il ne compte pas parmi les réussites flagrantes de Scott. 

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Cependant, je mentirais aussi en disant que le film est raté. Comme je l'ai dit, l'interprétation est des plus convaincantes, Di Caprio en agent de terrain dépassé par les évênements et devant composer avec les directives parfois limite de son supérieur joué par un Russell Crowe qui a du prendre 20 kilos pour le rôle de ce responsable de la CIA planqué chez lui, et ne se rendant pas compte des dangers qu'il fait courir à Di Caprio. La réalisation est très efficace, la photographie est sublime et il y à quelques scènes bien efficaces, tout ceci concourt à faire de Mensonges D'Etat un cru honnête, mineur mais très regardable, de Ridley Scott.