SPOILERS...
Oui, je le revendique désormais, je fais mon coming-out : j'aime Armageddon. Sans doute le seul film de Michael Bay que j'aime vraiment avec Rock (indéniablement plus réussi). Le film, sorti en 1998, est interprété par Bruce Willis, Ben Affleck, Liv Tyler, Billy Bob Thornton, Steve Buscemi, Owen Wilson, Will Patton, Michael Clarke Duncan, William Fichtner, Peter Stormare et Jessica Steen, avec aussi Udo Kier, Jason Isaacs, Keith David, Chris Ellis et Charlton Heston dans le rôle du narrateur, en VO, du film. Avec une musique signée Hans Zimmer, Trevor Rabin, Harry Gregson-Williams et des chansons d'Aerosmith (mais aussi de ZZ Top, Bon Jovi ou Our Lady Peace, mais surtout Aerosmih, comme le tube I Don't Want To Miss A Thing fait pour le film, et dont le clip reprenait le final du film notamment).
L'histoire de ce blockbuster ricain est bien connue : la NASA découvre qu'une météorite de la taille du Texas (autrement dit, gigantesque, terrifiante) arrive, lentement mais sûrement, vers la Terre, et va la percuter de plein fouet. Les séquelles seront monstrueuses, rien moins que la fin du monde, l'Apocalypse, l'Armageddon biblique tant annoncé. Pour Dan Truman (Billy Bob Thornton), directeur de la NASA, ce n'est plus qu'une question de jours : 18 jours exactement avant le choc fatal, qui ne laissera plus rien de vivant et de viable sur la Terre. Il faut faire sauter la météorite directement dans l'espace, avec des charges nucléaires.
Il faut une équipe spécialement entraînée pour faire un forage sur la météorite et y placer les charges. Ayant entendu parler de son talent en la matière de forages pétroliers, Truman fait venir, rapidement, Harry S. Stamper (Bruce Willis), qui dirige une plateforme pétrolière et est considéré comme THE spécialiste en forage, dans le monde. La pointure. L'épée. Le daron. Bref, le meilleur. Stamper, qui dirige une belle équipe de givrés (obsédés sexuels, gros lourdauds, repris de justice...) et dont la fille Grace (Liv Tyler) est amoureuse de son second A.J. (Ben Affleck) - ce qu'Harry ne supporte pas - accepte d'aider la NASA, lorsqu'il apprend les enjeux.
Mais, devant la lourdeur des enjeux et le peu de temps nécéssaire pour se préparer, il demande à ce que ses hommes et lui aillent dans l'espace pour forer le trou, plutôt que d'enseigner à des astronautes de la NASA l'art de forer. On lui autorise par la force des choses, et l'entraînement commence. Puis arrive le temps, enfin, de partir dans l'espace, en deux navettes (leurs noms : Liberty et Independence), pour accomplir la mission qui, si elle réussit, sauvera l'Humanité toute entière, et y compris ceux qui ne sont pas Américains, oh gué !
Armageddon est un film rempli de défauts, on le sait. Le plus important de ces défauts, c'est qu'il est réalisé par Michael Bay. Autrement dit, réalisation clippeuse, hystérique, grosse comme une main de géant. Sinon, le film est outrageusement patriotique (le nom des navettes, le fait que la météorite risque de détruire la Terre, mais on parle surtout des USA dans le film), rempli de bons sentiments du style je t'aime bien, toi, ou toi, je t'aimais pas avant, mais bon Dieu, qu'est-ce que je t'aime bien, toi ou bien encore toi et moi, putain, qu'est-ce qu'on s'aime, ou bien encore pour la patrie, merde, je ferais n'importe quoi (du moment que ça paie bien)...Le final est sans équivoque, un sacrifice sur l'autel de l'amour et de l'amour de la patrie.
Musique d'enfer, même si un peu trop pompeuse par moments. J'adore Aerosmith (dont Steven Tyler, le chanteur, est, on le sait, le papounet de Liv Tyler - heureusement, elle ne lui ressemble pas trop, et ressemble plus, étonnamment, à Todd Rundgren, musicien rock ayant élevé Liv avec sa mère Bebe Buell, qui a aussi vécu avec Rundgren...), dont j'adore les chansons présentes dans le film, comme Sweet Emotion, I Don't Want To Miss A Thing ou leur reprise du Come Together des Beatles. Les acteurs ? Ils en font trop, mais dans des registres assez différents, sont quand même purement jouissifs. Buscemi, en obsédé sexuel tarabusté par l'âge légal des filles avec lesquelles il couche ; Thornton, en brave dirlo de la NASA légèrement handicapé physique et dans le trip j'voudrais ben, ouin ouin ouin, mais j'peux point, ouin ouin ouin aller avec vous faire sauter cette saloperie d'merde (merci Annie Cordy) ; Affleck, dans le jeune mec amoureux de la fille de Willis ; Willis, en mec à qui il ne faut pas la faire, bien décidé à accomplir sa mission coûte que coûte ; Stormare, en cosmonaute russe givré et hilarant...
Armageddon, dans l'ensemble, est un gros spectacle, un blockbuster assez prenant. Un nanar, dans un sens (je le classe comme tel, car je ne vois pas où le classer, sinon, mais pour moi, il est à la limite entre nanar et film moyen, et clairement pas un navet), un film que je revois de temps à autre (diffusions TV, ou alors si, un jour, il n'y à rien de bien à la TV et que ça fait plusieurs mois que je ne l'ai pas revu, je sors le DVD...), toujours avec plaisir, même si c'est un plaisir coupable. Oui, c'est un film con, avec un scénario débile, des personnages caricaturaux, un sens du patriotisme assez outrageux (trop patriotique), rempli jusqu'à la gueule de bons sentiments, et avec des scènes totalement prévisibles.
Oui, c'est une grosse machine à pognon sans utilité cinématographique. Visuellement bien foutue (franchement) et dotée d'un rythme haletant (franchement aussi). Le film, malgré son défaut immense, en plus d'êtré signé Bay, de montrer la destruction de la plus belle ville du monde (Paris) alors que les scénaristes pouvaient en choisir une autre (sacré chauvinisme, va...n'empêche, cette scène fait mal aux Français !), le film, donc, est jouissif. Un pur divertissement. Rien que ça. Quand on a envie de vider son cerveau durant 2h25, c'est idéal !
