SPOILERS...
Quinzième film de la saga 007, Tuer N'Est Pas Jouer (The Living Daylights) est réalisé par John Glen, et date de 1987. C'est un des épisodes charnières de la série avec le premier film, Au Service Secret De Sa Majesté, Vivre Et Laisser Mourir, GoldenEye et Casino Royale (de 2006), en cela que, comme ces films, il met en scène pour la première fois un nouvel acteur dans le rôle de l'agent secret britannique. Mais à part ça, ce film, interprété par Timothy Dalton (qui rejouera Bond dans Permis De Tuer, avant de céder sa place) ne fait en rien partie des meilleurs de la série. On y trouve aussi Maryam D'Abo, Jeroen Krabbé, Joe Don Baker, John Rhys-Davies, Art Malik, Desmond Llewelyn, Robert Brown, Geoffrey Keen, Walter Gotell, John Terry et Andreas Wisniewski. Chanson-titre (très réussie) signée du groupe de new-wave norvégien A-Ha, et une autre chanson signée, elle, des Pretenders (générique de fin plus une scène du film).
Je vais être franc : il y à de cela quelques mois, je n'aurais pas abordé ce film sur le blog, car je n'abordais que mes films vraiment de chevet. Comme j'ai relancé le blog en partant du principe que j'y aborderai aussi des films qui me tiennent un peu moins à coeur (mais aussi d'autres films, récents ou anciens, qui font partie de mes films de chevet désormais), je me suis décidé ainsi à aborder Tuer N'Est Pas Jouer ici. Car, comme je viens de le dire, ce film n'est vraiment pas un excellent volet de la saga 007. Le film possède pas mal de défauts, le plius gênant étant son méchant. Un bon James Bond, c'est d'abord un bon méchant. Or, ici, le méchant (ou plutôt, les méchants, car il y en à deux : le général Brad Whitaker, joué par Joe Don Baker, et le général soviétique Georgi Koskov, joué par Jeroen Krabbé, meilleur que Joe Don Baker par ailleurs) est insignifiant. Et ses motivations, basiques (faire la guerre). Les méchants de second rôle sont réduits au strict minimum via le personnage de Nécros (Andreas Wisniewski), énervant au possible avec son walkman étrangleur.
Sinon, le film se base légèrement, pour le tout début, d'une nouvelle de Ian Fleming intitulée Bons Baisers De Berlin (même titre original que le film). Le film démarre à Berlin-Est, par James Bond faisant passer à l'Ouest, après une représentation dans un opéra, le général Koskov (Jeroen Krabbé), qui désire quitter l'URSS. La mission se passe bien, malgré que Koskov manque de peu de se faire tuer par une jeune femme, Kara Milovy (Maryam D'Abo), violoncelliste professionnelle venant de jouer à l'opéra, justement, et que Bond blesse au bras (il refuse de tuer une aussi belle jeune femme). Koskovn une fois à Londres, apprend aux services secrets britanniques que le général Pushkin (John Rhys-Davies) a relancé la sinistre opération de contre-espionnage SMERSH (pour Smiert Spionom : Mort aux espions), consistant à révéler les dossiers secrets de tous les espions occidentaux, qui deviendraient ainsi des proies faciles.
Peu après, Koskov est enlevé par Nécros, un tueur expérimenté. Bond est chargé de tuer Pushkin, qui doit se rendre à Tanger. Mais avant cela, il devra éclaircir le mystère de l'enlèvement de Koskov, et il se rend à Bratislava afin de retrouver la sniper, Kara Milovy, qui a tenté de tuer Koskov à Berlin. Il découvre qu'elle est en réalité la petite amie de Koskov, et qu'elle n'aurait jamais pu le tuer, les balles étant à blanc. Se rendant ainsi compte que l'enlèvement de Koskov est probablement, aussi, un leurre, Bond se demande si le général exfiltré à l'Ouest ne serait pas, en réalité, un agent double. Un homme dont les liens avec un fameux marchand d'armes américain, ancien général de l'armée américaine, Brad Whitaker (Joe Don Baker), sont prouvés...
Timothy Dalton est pas mal dans le rôle, mais encore un peu guindé (acteur de théâtre plus habitué à jouer Shakespeare qu'à faire des films d'action, il ne faut pas lui en vouloir). Il sera meilleur dans Permis De Tuer, mais apporte déjà au personnage une touche de violence latente qu'il n'avait pas (sauf dans les romans). Bref, à l'époque, c'était l'acteur le plus proche du Bond des romans de Fleming (depuis, Daniel Craig se place premier, haut la main). Les autres acteurs alternent entre moyen et pas mal du tout. Moyen pour Maryam D'Abo, une James Bond Girl assez fadasse malgré qu'elle soit plus impliquée que de coutume dans l'intrigue. Pas mal pour Jeroen Krabbé, très bon dans le rôle de Koskov. John Rhys-Davies est pas mal dans celui de Pushkin, mais Joe Don Baker, dans celui du très décevant Brad Whitaker (personnage insignifiant, qui apparait au final assez peu fréquemment, et qui meurt comme un con), est pas top. Anecdote, Joe Don Baker jouera dans GoldenEye et Demain Ne Meurt Jamais, dans le rôle de l'agent du FBI Jack Wade. Il joue un méchant dans un film, et un gentil dans deux autres ! Fait unique dans la série !
Le scénario fait voyager Bond de Berlin à l'Afghanistan, en passant par l'Autriche, la Tunisie, et ce prologue (séquence pré-générique) assez réussi à Gibraltar, montrant un tueur professionnel tuant un par un des agents secrets britanniques en exercice (premier coup d'essai de l'opération SMERSH relancée, donc). Mais le scénario, malgré qu'il fasse bien voyager Bond (qui passe d'une doudoune à une djellabah), est quand même vachement décevant. Scènes d'action explosives (l'avion, par exemple) mais pas toujours très crédibles. Tuer N'Est Pas Jouer, dans l'ensemble, est décevant, mais contient quand même quelques bons passages. Pas beaucoup, mais quelques uns. Un des moins bons, quand même.