Sorti en 2003 aux USA (et 2004 en France), Open Range est le troisième film réalisé par Kevin Costner, et son premier depuis l'échec (commercial et artistique, le film étant une vraie daube) de Postman en 1997. On sent bien que Costner est un amoureux des westerns, son premier film étant Danse Avec Les Loups, et Open Range, bien que très différent de Danse Avec Les Loups, est un autre western (Postman, sous des aspects western, était un film post-nuke à la Mad Max). Open Range est interprété par Kevin Costner, Robert Duvall, Annette Bening, Michael Gambon, James Russo, Peter MacNeill, Michael Jeter, Abraham Benrubi et Diego Luna. C'est incontestablement le plus grand film réalisé par Costner, un western sublime qui rend un hommage parfait aux canons du genre.
Open Range est en effet un pur western à l'américaine, dans la lignée de L'Homme Des Vallées Perdues ou des westerns avec John Wayne, Gary Cooper ou Alan Ladd (comme, pour Ladd, le film que je viens de citer). Grands espaces, magnificence de la photographie (qui rappelle le meilleur de Terrence Malick, période Les Moissons Du Ciel), bande-son inoubliable signée Michael Kamen, Julianna Raye et Blake Neely, et interprétation du feu de Dieu. Sans parler de la réalisation, tout simplement classieuse, et du scénario de Craig Storper (adapté d'un roman).
Quatre cowboys (dont le patron, Boss Spearman - Robert Duvall) arpentent la vallée avec leur troupeau de vaches. Un jour, surpris par un violent orage, ils sont contraints de faire une pause prolongée jusqu'à ce que le temps se calme enfin. Une fois l'orage passé, Boss Spearman envoie Mose (Abraham Benrubi), un des hommes, à la ville la plus proche, afin de rapporter des provisions. Devant le retard de Mose, Boss et Charley Waite (Kevin Costner), son bras droit, un homme au lourd passé et assez taciturne, décident de se rendre en ville eux-mêmes, laissant le bétail à leur plus jeune recrue, "Button" (Diego Luna). Ils découvrent que Mose aurait participé à une bagarre dans le saloon, et qu'il a été enfermé dans la prison locale après avoir bien démoli ses agresseurs.
Boss et Charley ramènent Mose au campement, mais les ennuis ne vont pas s'arrêter là : les hommes que Mose a bastonné (après avoir été provoqué) sont des hommes de Denton Baxter (Michael Gambon), propriétaire terrien, éleveur de bétail et patron officieux de la ville, qu'il dirige d'une main de fer dans un gant de fer. Une vraie raclure qui a la loi de son côté, par pots de vins. Un soir, des hommes de Baxter se font aperçevoir près du campement. Alors que Charley et Boss les suivent pour leur passer l'envie de recommencer, Mose et "Button" se font tabasser, et Mose meurt. "Button", lui, est sérieusement blessé, et est emmené chez un médecin de la ville (Charley, voyant l'assistante du médecin - Annette Bening - en tombe amoureux). Pendant que "Button" se remet lentement, Boss et Charley préparent leur vengeance contre le clan Baxter...
Le film est assez contemplatif pendant une bonne partie (les 90 premières minutes ; le film dure 120 minutes environ), mais l'affrontement final, qui a lieu dans les rues poussierreuses et désertées de la ville, est d'une violence et d'une furie qui rappelle le meilleur de Sam Peckinpah (impossible de ne pas penser à La Horde Sauvage). Détonations de fusils qui font penser à des explosions atomiques, corps qui reculent de plusieurs mètres sous l'impact des balles et qui, littéralement, mordent la poussière, ce gunfight final est absolument ahurissant, il réveillerait un mort. Il est d'autant plus ahurissant que contre la bande de Baxter (assez nombreuse), seuls Spearman (vieillissant, Robert Duvall est IMMENSE dans le film) et Charley (Costner IMMENSE dans le rôle d'un cowboy ancien soldat et tireur d'élite) sont dans le camp des bons. 2 contre une vingtaine. Mais ils ont l'énergie que 40 gars, ces deux-là. Et ils ont la ville avec eux, ce qui est encore mieux !
Open Range est un triomphe, un western à l'ancienne qui rend hommage aux classiques du genre tout en s'installant directement à leurs côtés. Interprétation exceptionnelle, réalisation classe, scénario classique mais efficace, scènes cultes, ambiance parfaite...Tout est là, tout concourt à faire de ce film malheureusement passé inaperçu à sa sortie un chef d'oeuvre du genre. Avec ce film, Costner prouve que malgré sa réputation merdeuse (Coastguards, Waterworld, Postman, Une Bouteille A La Mer, autant de merdes ayant ruiné l'acteur/producteur/réalisateur et foutu en l'air sa réputation), il est un grand monsieur. Il peut nous refaire d'autres films de cet acabit, je fonce les voir ! Ce fut, pour moi, une immense surprise, un pain dans la gueule émotionnel, lorsque j'ai vu ce film pour la première fois. Un de mes westerns préférés. Magistral !
