Le Mystère De La Chambre Jaune est un film réalisé par Bruno Podalydès, et sorti en 2002. Adaptation du roman du même nom signé Gaston Leroux, le film est interprété par Denis Podalydès (frangin du réalisateur), Jean-Noël Brouté, Pierre Arditi, Sabine Azéma, Claude Rich, Olivier Gourmet, Michael Lonsdale et Julos Beaucarne. Un casting assez impressionnant, pour un film alternant très habilement entre comédie et enquête policière. Si Podalydès (Denis) est sans doute un peu trop âgé pour jouer Rouletabille (qui, dans les romans, est très jeune et même sans vrai âge, comme Tintin), il n'en demeure pas moins excellent. Je viens de citer Tintin, car je trouve que, dans un sens, ce film adapté d'un roman français écrit avant que Hergé ne fasse Tintin (et bien avant !) fait un peu penser à une adaptation de BD belge. Rien que l'affiche y fait un peu penser.
Mathilde (Sabine Azéma), la fille du professeur Stangerson (Michael Lonsdale), a été agressée dans sa chambre, dans la propriété familiale des Stangerson. Elle a survécu à l'agression, qui a eu lieu sans témoins véritables, et dans de très étranges circonstances : elle était enfermée dans sa chambre, et pndant toute l'agression, la porte est restée fermée à clé, de même que la fenêtre, garnie de barreaux de toute façons. Comment l'agresseur a-t-il pu entrer, et surtout, sortir de la chambre jaune (rapport à la couleur des murs), compte tenu que le professeur Stangerson et son assistant se trouvaient non loin, dans la pièce d'à-coté ?
Tandis que l'inspecteur Larsan (Pierre Arditi), de la police, mène son enquête, tandis qu'un juge d'instruction (Claude Rich) fait la sienne, le jeune reporter Joseph Rouletabille (Denis Podalydès), assisté de son ami le photographe Sainclair (Jean-Noël Brouté), arrive sur les lieux, et va, à sa manière, en suivant le bon bout de sa raison, enquêter... Très vite, Rouletabille va arriver à de bien curieuses conclusions, tandis que la police patauge et commence à suspecter à peu près n'importe qui...
Drôle et rempli de suspense, Le Mystère De La Chambre Jaune est une excellente adaptation du chef d'oeuvre de Leroux. A plusieurs reprises, les titres de certains des chapitres du roman apparaissent à l'écran, pour bien délimiter les différentes parties de l'intrigue. Acteurs parfaits (notamment Podalydès, Arditi et Rich), scénario bien foutu et respectueux de l'intrigue, intrigue en elle-même fouillée et originale (je vous défend, si vous n'avez jamais lu le livre ou vu une des adaptations, de découvrir à l'avance qui est le coupable ; c'est littéralement impossible à deviner par avance), réalisation sobre et originale... Ce film est un pur petit joyau de comédie policière. Trois ans plus tard, la même bande (réalisateur, acteurs) tournera une autre adaptation de Leroux, sorte de suite de ce roman, Le Parfum De La Dame En Noir. Cette fois-ci, l'accent sera plus tourné vers la comédie que vers le polar. Tandis que dans Le Mystère De La Chambre Jaune, c'est idéalement mixé. Inventif, drôle, décalé (parfois très étrange : voir Rouletabille déclamer à un personnage, directement, sans explication, la fameuse phrase que j'ai choisie pour titrer mon article, est assez bizarre ; c'est expliqué par la suite, mais en attendant les explications finales, le spectateur doit se contenter de ça et se demander ce que ça signifie !), ce film est un pur régal.