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Réalisé en 1927, Metropolis est un film culte et mythique à plus d’un titre. Disons-le carrément, c’est le premier vrai film de science-fiction de l’histoire du cinéma, un film totalement expressionniste, le chef d’œuvre de Fritz Lang (dans sa première période, allemande). Muet, en noir & blanc, le film existe dans une version colorisée et sonorisée par une musique immonde de Giorgio Moroder. Cette version de Metropolis (qui date de 1984) est à bannir à tout prix de votre esprit, une version qui non seulement dénature le film, mais en plus est visuellement affreuse. Je parlerai, pour ma part, photos à l’appui, de la version initiale de 1927.
L’action de ce film se passe dans le futur, un futur qui semble à la fois proche et éloigné – incertain. Metropolis est, comme son nom l’indique, la ville où se situe l’action du film. Une ville immense, une métropole, une mégalopole, un condensé de vie. Johhan Fredersen (Alfred Abel) dirige la ville d’une poigne de fer. La ville est divisée en deux segments, la ville haute (où vivent les élus, les riches) et la ville basse, où vivent les ouvriers, les pauvres. Les ouvriers travaillent à de gigantesques machines qui sont à elles seules le fonctionnement de Metropolis, le nerf vital.
Un jour, alors qu’il visite ce secteur, le film de Fredersen, Freder (Gustav Frohich), rencontre Maria (Brigitte Helm), une ouvrière, et en tombe amoureux. Par amour pour elle, il va essayer de changer le quotidien de vie des ouvriers auprès de son père, mais sa tentative se solde par un bide. Fredersen, bien au contraire de vouloir aider les ouvriers, va charger un scientifique, Rotwang (Rudolf Klein-Rogge), de concevoir un robot, à qui il donnera l’apparence de Maria. Cette dernière est en effet la meneuse des ouvriers. Le robot-Maria (Brigitte Helm aussi) sera chargé de semer la panique, la discorde dans le rang des ouvriers. Mais les ouvriers, menés par la vraie Maria, commencent leur révolte…
Echec lors de sa sortie (la firme UFA fit plus ou moins faillite, et aux USA, la nouvelle (et durable) mode du cinéma parlant fit qu’un film muet passa inaperçu) Metropolis est un sommet incontestable du cinéma mondial, un des plus grands films européens, un film de SF ayant influencé d’autres classiques tels que Blade Runner, Brazil ou même Soleil Vert. Si vous aimez le cinéma et la SF, impossible de faire l’impasse sur ce film. Impossible. C’est, littéralement, un monument à voir sous peine de ne pas être considéré comme un amateur de cinéma. L'image de ce robot-Maria restera à jamais comme une des images les plus fortes du cinéma mondial. Je l’ai personnellement vu à 13 ans, et revu plusieurs années plus tard, l’appréciant encore plus à la seconde vision. Car, tout comme film de l’époque, et tout film muet, la première vision n’est pas spécialement appréciée. L’usage de cartons, l’aspect irrémédiablement vieillot de l’image, les techniques de l’époque (même si, pour l’époque, les effets spéciaux sont fulgurants) font que l’on apprécie rarement ce genre de film à la première vision. Il faut persévérer, surtout que le film est long (150 minutes). Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle !
