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Spoilers !

Réalisé en 1986 (mais sorti seulement en 1989-90, pour cause de censure largement compréhensible) par John McNaughton, Henry, Portrait Of A Serial Killer est un film dur, choquant, malsain, épouvantablement réaliste dans sa vision des serial killers. Magistralement interprété par un Michael Rooker qui ne sera jamais plus aussi glaçant (Tom Towles, une tronche de bad guy, joue le rôle de son ami et colocataire), le film raconte les exploits sanguinaires d’un homme du nom de Henry. Le film s’appuie sur la vie criminelle de deux serial killers monstrueux, Henry Lee Lucas (mort en 2001 en taule, arrêt du cœur) et Otis Toole, son complice (mort de maladie en taule, quelques années auparavant). Deux hommes monstrueux, auxquels les acteurs ressemblent beaucoup. Henry Lee Lucas avait avoué quelques 365 meurtres, mais tous n’ont pu lui être imputés. Ca n’a pas empêché la justice de le condamner à mort (et de commuer sa peine en perpète par la suite).

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Pas de noms propres ici, on ne cite jamais la vraie identité de Henry. Mais c’est bien de lui qu’il s’agit (les passages durant lesquels Henry raconte son enfance sont tirés de l’enfance du vrai Henry Lee Lucas). Le film, porté par une musique angoissante et minimaliste, se passe à Chicago. Henry (Michael Rooker) vit dans un appartement pourri avec son colocataire Otis (Tom Towles), et tous deux vivotent de petits boulots. Mais Henry est un homme très spécial : pris de pulsions, il assassine des gens, plusieurs par jour, essentiellement des femmes. Après, il se sent mieux.

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Le film démarre par la vision d’un corps d'une femme nue, assassinée. Puis, entre autres, par Henry roulant dans sa voiture, s’arrêtant dans un drugstore, un coffee shop, rentrant chez lui. A chaque fois, il laisse des cadavres. Un jour, alors que la sœur d’Otis, Becky (Tracy Arnold) est de passage chez eux pour quelques temps, Henry emmène Otis acheter une nouvelle TV chez un revendeur, et tue froidement le revendeur. Otis, éberlué, va alors découvrir peu à peu la vraie personnalité de Henry, qui va l’initier aux meurtres. Mais Otis, libidineux, est également très intéressé par sa propre sœur, et ça, Henry ne le permettra pas…

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Terrifiant et glauque, ce film est totalement immanquable, mais à réserver uniquement aux adultes. Âmes sensibles, s’abstenir absolument. On ne voit pas beaucoup de sang ici (sauf dans une scène gore totalement révulsante), mais c’est filmé d’une telle manière qu’on croirait voir un documentaire tourné sur le vif.

Aucun recul dans ce film, c’est froid, clinique, neutre. La scène montrant Otis et Henry regarder une vidéo faite maison les montrant en train d’exterminer une famille (mère, fils, père), tranquillement installés dans leur fauteuil à boire une bière, est ahurissante, tétanisante, malsaine. Et réussie, car elle frappe là où ça fait mal : cette société est une société de malades.

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Henry, Portrait Of A Serial Killer est un film traumatisant. Le film d’horreur le plus réaliste et efficace sur le thème des serial killers. Un chef d’œuvre barbare, à vif, aussi saisissant que sa fracassante affiche. Un film perturbant, un traumatisme, à vivre absolument, mais gare au choc, c’est vraiment, vraiment dur.