Spoilers…
Réalisé par Dario Argento en 1979, Inferno est le second volet de la ‘Trilogie des Mères’, amorçée en 1977 par Suspiria, et achevée, après plusieurs années, en 2007 par La Terza Madre/Mother Of Tears. Interprété par Irène Miracle, Leigh McCloskey, Eleonora Giorgi, Daria Nicolodi, Sacha Pitoeff et Alida Valli, le film est le dernier de la filmographie d’Argento a être réellement bon et intéressant (la suite de sa filmographie – Phénoména, Deux Yeux Maléfiques, La Terza Madre, Trauma) étant franchement dans la limite entre le moyen et le pitoyable. Suspiria se passait à Fribourg, La Terza Madre se passe à Rome, et Inferno, lui, se passe à New York. On y retrouve, tout comme dans Suspiria, un immeuble assez étrange, baroque, abritant une des Trois Mères, une des trois sorcières dirigeant, secrètement, le monde.
Rose Elliott (Irène Miracle) est une jeune poétesse vivant à New York, dans un immeuble à l’atmosphère étrange, à l‘architecture malade. Un jour, elle achète, chez un antiquaire, un livre ancien intitulé Les Trois Mères. Ce livre, écrit par un architecte et alchimiste du nom de Emilio Varelli, raconte la rencontre de Varelli avec trois sorcières, la Mère des Soupirs, la Mère des Larmes et la Mère des Ténèbres. Le livre dit que Varelli fit construire une maison pour chacune de ces Mères : la Mère des Soupirs se trouverait à Fribourg, la Mère des Larmes, à Rome, et la Mère des Ténèbres, à New York.
Or, l’immeuble dans lequel vit Rose a été construit par Emilio Varelli. Rose va peu à peu comprendre que cet immeuble abriterait la Mère des Ténèbres, et va se mettre à enquêter. Elle écrit une lettre à son frère Mark (Leigh McCloskey), étudiant en musique qui vit à Rome, afin de lui demander de la rejoindre pour l’aider. Mais la lettre est interceptée par l’amie de Mark, qui, affolée, lui remet la lettre. Rose, alors que Mark se rend à New York pour y voir un peu plus clair, se fait mystérieusement tuer, et Mark va à son tour plonger dans un monde mystérieux et dangereux, pour comprendre ce qui a bien pu se passer…
La musique est signée Keith Emerson, du groupe de rock progressif anglais Emerson, Lake & Palmer, et est vraiment pas mal (mais on peut préférer la musique du groupe Goblin, des deux films précédents de Argento). On retrouve des habitués de Argento, ici : Alida Valli, et l’ex-femme de Argento (et maman d’Asia, et co-scénariste de pas mal de ses films), Daria Nicolodi. En revanche, les deux acteurs principaux, Leigh McCloskey et Irène Miracle (vue dans Midnight Express, surtout) ne sont vraiment pas excellents, c’est le point faible du film.
Photographie étrange, bizarrement colorée (comme Suspiria, mais moins chatoyant quand même), de même que les décors. Scénario décalé, qui accumule les scènes-choc et gore, et une scène, surtout, assez inoubliable : une coupure de courant, faisant passer un appartement de la lumière à l’obscurité, de la musique de Verdi au silence, et ce, par intervalles très irréguliers. Assez électrisant (c’est le mot), et flippant ; en tout cas, assez marquant ! C’est le dernier bon film d’Argento (qui n’existe toujours pas en DVD en France, hélas), et dans l’ensemble, un très bon cru, avec une affiche assez glauque. Pour info, en voyant ce crâne avec cette goutte de sang, on aurait pu croire qu’Inferno aborderait la Mère des Larmes (surtout que, par la suite, Argento fera un film du nom de Ténèbres), mais il n’en est rien, c’est la Mère des Ténèbres, et le film Ténèbres, un giallo, n’a rien à voir !