SPOILERS…
Réalisé en 1977 par Gilles Carle (un des meilleurs réalisateurs canadiens, et même québécois), L’Ange Et La Femme est un film très méconnu, qui n’a pas bénéficié, lors de sa sortie, d’une diffusion importante (et ce, en raison d’un critère que je vous révèlerai plus bas dans l’article), mais qui est cependant une petite merveille. C’est le meilleur film de Carle (en tout cas, de ceux que j’ai vus, à savoir Maria Chapdelaine, La Tête De Normande Saint-Onge et La Mort Du Bûcheron), un de ses plus réputés aussi.
Le film, tourné en noir & blanc, est interprété par Carole Laure et Lewis Furey. Si tout le monde à peu près a déjà entendu parler de Carole Laure, actrice canadienne ayant également joué dans des films français (La Menace, Préparez Vos Mouchoirs, A Mort L’Arbitre !), et ayant également, depuis quelques années, réalisé ses propres films, je pense, en revanche, que Lewis Furey est moins connu, en dehors du Canada. Musicien et mari de Carole Laure (déjà au moment du tournage du film), Lewis Furey est probablement un des musiciens canadiens les plus talentueux. La musique du film est de lui.
Le film est du genre fantastique. Une femme, assez belle (Carole Laure), est retrouvée morte, atteinte par balles, par un homme (Lewis Furey), qui n’est autre qu’un ange descendu sur Terre. L’ange va ressusciter la femme, et les deux êtres, pourtant opposés (elle est mortelle, il ne l’est pas), vont s’aimer, tomber amoureux l’un de l’autre… De par son sujet, on croirait un peu voir un film du style Les Ailes Du Désir, que Wenders réalisera 10 ans plus tard. Sans affirmer que le film de Wenders n’existerait pas sans L’Ange Et La Femme, il faut bien dire que le film de Carle en est une sorte de version antérieure, canadienne, et sulfureuse.
Sulfureuse, oui, car si le film n’a pas bénéficié d’une large distribution, c’est à cause de scènes hot, et même pornographiques, entre Carole Laure et Lewis Furey. On y voit (en noir & blanc, et un peu dans la pénombre), une scène de fellation, d’éjaculation faciale, et de pénétration. J’imagine que ce paragraphe de l’article vous donnera envie de voir ce film, bande de petits pervers. J’ajouterai juste que ce film, un des rares films non pornographiques à contenir des scènes pornographiques non simulées, est beau, poétique, mais pas du tout à cause de ces rares passages hot.
Oui, s’il fallait limiter L’Ange Et La Femme à ce passage de sexe, franchement, ça serait dommage. C’est dommage, d’ailleurs (et hélas prévisible) que le film soit surtout connu pour ça (allez sur Internet, vous aurez je ne sais combien de sites qui en parlent surtout pour ça). Très bien interprété (on y trouve aussi Stephen Lack dans un court rôle – Stephen Lack, futur acteur principal du film Scanners de Cronenberg, autre réalisateur canadien, mais anglophone), doté d’une ambiance poétique et onirique, ce film est à voir, mais hélas, est difficile à voir. Le DVD, en effet, est aux abonnés absents.
