SPOILERS !!
Réalisé en 1940, Fantasia est le plus beau dessin animé de tous les temps. Point final. Et aussi le meilleur absolu de chez Disney. Comment imaginer qu’un tel triomphe artistique ait pu se faire autant allumer au moment de sa sortie ? Comment imaginer que ce dessin animé ait pu foirer au box-office ?
En fait, c’est simple : les gens ne s’attendaient probablement pas à voir un dessin animé de 110 minutes (durée inhabituellement longue, et tant mieux) sans paroles (ou si peu), musical, et dont les séquences animées étaient en total synchronisme avec la musique classique (Beethoven, Stravinsky, Bach, Tchaïkovski, Moussorgski…) utilisée.
Oui, Fantasia est un gigantesque vidéoclip de musique classique, un film orchestré par Leopold Stokowski (qui apparaît en ombre chinoise, et serre même la main à Mickey après le passage de L’Apprenti Sorcier, le plus célèbre moment du film), proprement magistral, et inventif. Parfois surréaliste, aussi : la danse des petits champignons, les défilés de lumières diverses… Fantasia est composé de 8 séquences. Compte tenu que le film n’est plus disponible en DVD (il semblerait que vers 2010 ou 2011, il ressorte…si je peux vous donner un conseil d’ami : le jour où il ressort en DVD, foncez !!), je n’ai pas pu trouver autant d’images que possible, j’en suis navré. On trouve surtout des images de la section représentant Mickey, la plus connue.
Les segments sont : Toccatta Et Fugue en ré mineur de Bach (abstrait, avec figures géométriques, lumières) ; Casse-Noisettes de Tchaïkovski (différentes danses, comme celle des champignons ou des poissons) ; L’Apprenti-Sorcier de Dukas (Mickey emprunte le chapeau magique du mage Yensid – Disney inversé – et fait marcher des balais) ; Le Sacre Du Printemps de Stravinski (la naissance de la Terre, combats de dinosaures, et leur fin) ; La Symphonie Pastorale de Beethoven (dieux greco-romains, centaures et autres créatures mythologiques)... Ensuite, La Danse Des Heures de Ponchielli (danse des hippopotames, autruches, éléphants et crocodiles, passage très célèbre aussi) ; Une Nuit Sur Le Mont Chauve de Moussorgski (le sabbat des démons, orchestré par un immense démon en haut de sa montagne – passage très culte et angoissant) ; enfin, le film se termine sur un passage magnifique, l’Ave Maria de Schubert (procession aux flambeaux, total contraire du segment précédent, comme un retour à l’ordre).
Visuellement, c’est un enchantement de tous les instants. Les segments concernant Mickey, la danse des hippopotames, autruches, éléphants et crocodiles, et la nuit sur le Mont Chauve sont les meilleurs moments de Fantasia. Mais même le premier segment, abstrait, et le segment de la Symphonie Pastorale, souvent réputé comme niais et trop représentatif, est magnifique. Fantasia est un chef d’œuvre absolu, un dessin animé à voir à tout prix. Le rêve de voir un film d’animation mâture est devenu réalité en 1940 avec cette œuvre sensationnelle, le point d’orgue absolu de la carrière des studios Disney (en 2000 a été fait une suite, Fantasia 2000, superbe, mais moins forte). Beau à pleurer. Et en plus, ça peut réconcilier avec la musique classique (redécouvrez Stravinski et Beethoven, ça vaut le coup) !!