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En 1966, Jean-Pierre Melville réalise un polar anthologique, adapté d'un roman de José Giovanni : Le Deuxième Souffle. Interprété par Lino Ventura, Paul Meurisse, Raymond Pellegrin et Michel Constantin (avec aussi Christine Fabrega, Marcel Bozzuffi et Paul Frankeur), le film sera remaké par Alain Corneau en 2007, avec Daniel Auteuil, Michel Blanc et Monica Bellucci. Un remake pas mal, mais quand même loin d'égaler le modèle, qui fait partie du meilleur de Melville avec Le Samouraï et Le Cercle Rouge. Tourné dans un sublime noir & blanc, ce film est typique du cinéma policier français, et du cinéma melvillien : ambiance virile, personnages troubles, solide histoire, trahisons, scénario superbement bien écrit... Les acteurs sont tous épatants (Ventura, surtout, et Meurisse), et malgré que le film soit d'une durée assez importante (2h30), jamais l'ennui ne point le bout de son nez.
Gustave 'Gu' Minda (Lino Ventura) s'est évadé de prison. Connu du 'milieu' pour son courage et sa fiabilité, il retrouve ses amis Alban (Constantin) et 'Manouche' (Christine Fabrega) à Paris. Ceux-ci, ayant des ennuis avec un truand du nom de Joe Ricci (Bozzuffi), sont tirés d'embarras par Gu. Gu, qui souhaite partir pour l'Italie, est caché, à Marseille, par ses amis.
Gu, désireux plus que tout de s'en sortir par lui-même, par souci d'indépendance, décide de faire un dernier coup afin d'amasser suffisamment d'argent pour ne plus avoir à s'en faire pour l'avenir. Avec l'aide Paul Ricci (Pellegrin), frère de Joe et vieil ami de Gu, Gu met en place un hold-up monumental de convoi de fonds. Pour bien réussi le coup, il faut accomplir deux meurtres sur les motards, et Gu, désireux d'aller jusqu'au bout du casse, tue un des flics. Pendant ce temps, le commissaire Blot (Meurisse) se lance sur la piste de l'évadé, désireux, lui, de choper Gu Minda le plus rapidement possible avec que celui-ci ne quitte le pays...Il parvient à piéger et à arrêter Gu, et celui-ci, apprenant que tout a été mis sur le dos de Paul Ricci (les meurtres des flics, le hold-up) va s'évader pour rétablir la vérité, et règler des comptes avec Joe Ricci (instigateur du complot)...
Intrigue complexe, acteurs épatants, réalisation soignée, ambiance lourde, ce film fait partie des polars les plus classiques et réussis du cinéma français. Un sommet à voir absolument, que l'on soit admirateur de Jean-Pierre Melville ou pas. Franchement, Ventura, Meurisse, Constantin, dans un même film, ça donne pas envie ? Certes, je préfère encore plus Le Samouraï, L'Armée Des Ombres ou Le Cercle Rouge (surtout) dans la filmographie de Melville, mais ce Deuxième Souffle est littéralement envoûtant et bluffant ! Un chef d'oeuvre du genre, et du cinéma hexagonal, parfait en tous points !
