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SPOILERS...

 

 

Pour son second film, Paul Verhoeven réalise une sorte de remake trash et batave du film Love Story de Arthur Hiller. Ici aussi, le film démarre plutot bien, et se termine plutot mal. Seulement, dans ce film de Verhoeven (adapté d'un roman du meme nom), on cotoie les plus vils instincts humains. Ici, le sang, le vomi, la merde, se mélange au sexe. Ce film, s'est Turkish Delight (Turks Fruit), et il date de 1972. Interprété par Rutger Hauer et Monique Van De Ven (ce fut leur premier role pour chacun d'entre eux, et Hauer jouera encore dans trois films de Verhoeven...Monique Van De Ven, elle, jouera dans le film suivant de Popaul, le majestueux Katie Tippel), le film raconte l'histoire d'Erik (Rutger Hauer), un artiste vivant en marge de la société, presque un hippie, et qui collectionne les aventures sexuelles d'une nuit.

 

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Un jour, il est pris en autostop par Olga (Monique Van De Ven, craquante avec ses cheveux rouges), avec qui il baise instantanément, la jeune femme n'étant pas farouche. Les deux jeunes gens, dans un moment d'inattention, ont un accident, et Erik sauve la vie d'Olga en la sortant à temps de la voiture. Heureusement, l'accident n'est pas grave. Celui qu'Erik venait d'avoir un peu avant (il s'était coincé le chplouf dans sa braguette) était un peu moins grave. Mais ça fait mal quand même !

 

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De fil en aiguille, et malgré la totale désapprobation des parents (surtout la mère) de Olga, les deux jeunes gens vont continuer à se voir, et finissent vite par se marier. Si le père d'Olga devient plutot ami avec Erik, la mère, elle, ne cache pas son antipathie (qui est réciproque, en ce qui concerne Erik) pour le marié et gendre. Erik continue son 'métier' d'artiste polyvalent, et accepte meme de concevoir une statue qui sera inaugurée en présence de la Reine. Olga lui sert de modèle. Seulement, lors de l'inauguration, ils seront mis de coté, leur allure déguingandée n'étant pas de mise pour paraitre devant la Reine...

 

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Au cours d'un repas arrosé, Erik voit Olga embrasser et enlacer Paul, un ami d'Erik, médecin. Fou de chagrin, de colère, et surtout de dégout, Erik ne trouve rien de mieux à faire, vant de s'enfuir, que de dégobiller tout ce qu'il a dans l'estomac sur sa belle-mère...Par la suite, meme s'il reste à prononcer le divorce, les relations entre Erik et Olga se détériorent totalement (Erik en est meme au point de violer Olga, un jour qu'il veut qu'elle accomplisse son ancien devoir conjugual.

 

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Passent les mois. Un jour, Erik retrouve, par hasard, Olga, dans un centre commercial. Il l'invite à boire un café (leurs relations peuvent s'apaiser, puisqu'ils n'ont plus à se voir sans cesse). Alors qu'elle demande un café, Olga s'énerve devant la serveuse, prétextant de manière hystérique qu'elle voulait un thé. Erik, à moitié affolé devant cette hystérie, ne dit rien. Olga se rend aux WC, et n'en ressort pas, elle fait un malaise. Envoyée à l'hopital, on lui diagnostique une tumeur cérébrale maligne, qui, bien qu'opérée, persiste à faire des siennes, et menace gravement la vie d'Olga...Se rendant à son chevet, Erik lui offre des sucreries (turkish delight ?)...

 

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Trash, implacable, le film est malsain. Il choque assez souvent (Hauer qui vomit, presque en gros plan sur l'écran...vue imprenable sur des excréments baignant dans un liquide rougeatre ressemblant à du sang...), mais contient quand meme quelques séquences assez droles (celle où Hauer se la coince dans sa braguette est vraiment pas mal, meme si on a mal pour lui...celle de la jeune femme qui berce la poussette de son bébé tout en se faisant tringler est pas mal non plus). Paul Verhoeven, on le voit bien ici, ne respecte quasiment rien (à une jeune femme prétextant qu'elle ne veut pas baiser, parce que sa religion l'interdit, Erik répond pourtant, je baise bien mieux que Jésus). Son film, sorti rapidement en France sous le nom de Turkish Délices, a fait scandale, un peu partout, meme s'il a été nominé à l'Oscar du meilleur film étranger. Et meme s'il a fait découvrir ce grand acteur - hélas un peu fourvoyé dans des séries B depuis - qu'est Rutger Hauer.

 

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Beaucoup de nudité (masculine, mais surtout féminine), de scènes dures et ultra réalistes, voilà de quoi faire de Turkish Delight un film à ne pas mettre entre toutes les mains. Le film, judicieusement interdit aux moins de 16 ans, est incontestablement un des plus grands du cinéaste batave. C'est, surtout, son premier grand film (le premier film de Popaul, Business Is Business, est anecdotique). Un grand moment, un film qui aurait pu etre signé John Watrs si l'humour et le second degré y avait tenu une place plus importante, et surtout, si l'histoire s'était déroulée à Baltimore...