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SPOILERS…

1936, sortie d’un des chefs d’œuvres absolus de Charlie Chaplin, Les Temps Modernes. Dans cette comédie hilarante qu’il interprète avec Paulette Goddard, Chaplin aborde le thème des usines, le travail à la chaîne, et également, en arrière-plan, la Crise économique ayant démarré par le krach boursier de 1929. Premier film de Chaplin à posséder des dialogues, même si Chaplin n’en prononce pas (les quelques rares dialogues sont réservés au patron de l’usine, entre autres). Chaplin ne prononcera réellement des paroles dans ses films qu’à partir du monumental Le Dictateur de 1940, son film suivant. Ici, il interprète à nouveau (et pour l’ultime fois) le personnage culte du vagabond, Charlot.

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Ici, Charlot (appelons-le comme ça, car, en fait, il n’a pas de vrai nom dans le film) est employé dans une usine. Il travaille, comme ouvrier, sur une chaîne de production, il serre des boulons à longueur de temps, sans interruption (au point que s’il s’arrête un tout petit peu, il perd vite le rythme, et empiète sur son collègue baraqué, moustachu et grognon). Charlot sert de cobaye pour tester une machine destinée à nourrir les employés sur leur lieu de travail. Mais cette expérience (et son travail en général, abrutissant) le rend fragile, et il fait une dépression nerveuse.

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Après sa sortie d’hôpital, il découvre qu’il est chômeur, et alors qu’il marche dans la rue, il tombe en plein sur une manifestation communiste. Embarqué par les flics qui le prennent, par inadvertance, pour le meneur, il est envoyé en prison, et s’en évade, avec d’autres taulards, après avoir accidentellement pris de la coke, et en plongeant, ainsi, dans un état second lui permettant de tout faire. Une fois dehors, après moult tentatives de trouver un job (sans succès), il rencontre une jeune femme, orpheline (Paulette Goddard), qui est chopée en train de voler du pain. Charlot essaie de la protéger, mais ça ne marche pas. Il tente alors de se faire embarquer aussi pour la retrouver, ce qui arrive, et les deux personnes s’échappent ensemble. Les deux personnes, se découvrant, vont arpenter les rues à la recherche du bonheur, et d’une vie meilleure, mais les temps sont durs…

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Hilarant, rempli de trouvailles, et satire caustique de la vie pendant la Grande Dépression), Modern Times est sans doute mon Chaplin préféré (oui, devant Le Dictateur !), car c’est le seul que je revois en hurlant, toujours, de rire. Les autres me font moins rire, même si je ne trouve aucun mauvais film dans sa filmographie (ou alors, il faut remonter aux courts-métrages des années 10-20, pas tous grandioses).

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Les scènes cultes abondent (l’usine, la machine à nourrir, Charlot coincé dans les boulons, l’évasion de la prison, et bien sûr, Charlot chantant une version très personnelle, avec paroles de charabia, de Je Cherche Après Titine). Dans la scène du restaurant, où il chante cette chanson, c’est le seul moment où, dans le film, Chaplin parle. Ca donne à peu près ça : Se bella pui satore/Je notre so catore/Je notre qui cavore/Je la qu’, la qui, la quai ! Tordant, mais aussi émouvant (le personnage de Paulette Goddard fait vraiment prendre conscience à Charlot, et aux spectateurs, que les temps sont durs), Les Temps Modernes, malgré son grand âge, est un film totalement intemporel. La fin du film montre bien que c'est le dernier film avec Charlot : on le voit s'éloigner, avec la jeune femme, vers un avenir meilleur (on l'espère pour eux). Un sommet que ce film !