Spoilers…
Réalisé en 1978, La Malédiction De La Panthère Rose est le cinquième film de la saga officielle La Panthère Rose (ceux réalisés par Blake Edwards et interprétés par Peter Sellers). A défaut d’être le meilleur de la série (ce qu’il n’est pas, loin de là, malgré sa réussite), ce film n’en est pas moins très drôle et inventif, comme toujours. C’est aussi, hélas, le dernier à être sorti du vivant de Sellers, mort en 1980 d’une crise cardiaque pendant le tournage d’un sixième film (en 1982, Edwards sortira un film basé sur des rushes des autres films et sur les scènes tournées par Sellers avant sa mort : A La Recherche De La Panthère Rose). On retrouve aussi Herbert Lom dans ce film, ce qui est étrange quand on sait comment le personnage de Dreyfus finit dans le précédent volet (Quand La Panthère Rose S’Emmêle), atteint par la fameuse Doomsday Machine. Parmi les autres acteurs, Burt Kwouk reprend le rôle culte de Cato, ici nettement plus présent que d’habitude ; Robert Webber, Dyan Cannon et Robert Loggia complètent la distribution.
Afin de regagner les faveurs du grand parrain de la pègre, le dirigeant de la French Connection, Douvier (Robert Webber), décide de lancer une grande razzia contre l’inspecteur principal de la Sûreté, Jacques Clouseau (Sellers), flic increvable et tenace (et con) qui ne cesse de leur coller des bâtons dans les roues depuis des années. Après avoir survécu, durant toute sa carrière, à 16 attentats contre sa vie, Clouseau semble vraiment ‘intuable’. Pour Douvier, il convient donc de l’éliminer pour de bon. Après un attentat loupé dans une boutique de costumes, Douvier envoie un tueur issu de Hong-Kong, vraie armoire à glace, pour tuer Clouseau chez lui. Hélas, ça foire aussi. Ce n’est que par une méprise que le monde entier croira Clouseau vraiment mort, quand un truand quelconque lui aura volé sa voiture et ses vêtements, et se fera dessouder par des hommes de Douvier dans un guet-apens.
Clouseau officiellement mort, le chef de la police fait revenir Dreyfus (Herbert Lom), définitivement guéri de sa folie, et heureux comme tout d’apprendre la mort de sa némésis. Dreyfus est chargé de l’enquête sur la mort de Clouseau (et il est même chargé, lors de l’enterrement, de l’oraison funèbre, ce qui le fait pleurer de rage car il doit dire du bien d’un homme qu’il a toujours haï !). Pendant ce temps, Clouseau, bien vivant, reprend contact avec son valet Cato (Burt Kwouk), et va mener aussi son enquête. Par inadvertance, il va sauver la vie de Simone (Dyan Cannon), ex-secrétaire et maîtresse de Douvier, qui vient d’être virée, et est menacée de mort par Douvier (pour ne pas qu’elle parle). Clouseau, grâce à elle, va pouvoir démanteler la French Connection !
Certes, le film (qui démarre et se termine avec le fameux félin rose en animation, le générique de début est tuant) est moins bon et drôle que les 4 premiers volets. C’est pour cette raison que je lui donne seulement 3 étoiles au lieu des 4 habituelles. N’empêche, il fourmille de passages vraiment tordants, notamment cette oraison funèbre pendant laquelle Dreyfus pleure de dépit d’avoir à dire de gentilles choses sur Clouseau (ses pleurs sont pris pour des larmes de tristesse par la foule, ce qui est encore plus drôle). Chaque fois que Dreyfus revoit Clouseau, alors qu’il le croit mort, est également tordant. Peter Sellers se déguise tout le temps dans ce film : en chinois (la fin se passe à Hong-Kong), en parrain de la mafia, en peintre à la Toulouse-Lautrec, en curé…On le voit rarement dans sa tenue normale, ce qui est normal, compte tenu que son personnage est officiellement décédé, et qu’il agit undercover.
Réalisation assez bonne de Edwards, musique toujours excellente de Henry Mancini, acteurs très bons. Seul le scénario laisse à désirer, et certains gags ne sonnent plus aussi frais que pour les autres films. Ceci dit, The Revenge Of The Pink Panther est une très bonne comédie, que les fans de la saga et de Sellers se doivent de voir. Savoir aussi que c’est réellement le dernier volet de la saga authentique Edwards/Sellers, ça rend tout triste…On n’ira pas jusqu’à dire qu’il aurait mieux fallu que la saga se termine sur un film d’un meilleur niveau, mais on aurait quand même préféré qu’il y en ait un ou deux autres ! Ceci dit, j’adore ce film, même si je l’adore moins que les autres.