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SPOILERS…

Voici un vrai chef d'oeuvre du giallo. Un film italien de 1975, réalisé par Dario Argento. Profondo Rosso. Les Frissons De L’Angoisse. Lorsque j’ai, il y à de cela bien longtemps (parmi les premiers articles du blog), abordé le premier film de Dario Argento, L‘Oiseau Au Plumage De Cristal, j’avais affirmé haut et fort que ce film de 1969 était le meilleur absolu d’Argento. Même si je maintiens cette déclaration, force est de constater que Les Frissons De L’Angoisse, interprété par David Hemmings (Blow-Up) et Daria Nicolodi, est tout aussi phénoménal dans le genre giallo. En fait, c’est également le meilleur absolu d’Argento !

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Le film, terrifiant, traumatisant et parfois même d’un gore redoutable, est frappant comme une dizaine de coups de boules. L’action se passe en Italie, et de même que pour L’Oiseau…, le personnage principal est un étranger mêlé malgré lui dans une affaire totalement trouble. On soupçonne quasiment tout le monde dans ce film. 9 fois sur 10, on se trompe. Et quand arrive la révélation finale, le visage de l’assassin enfin révélé (et son identité, également, forcément), alors on ne peut s’empêcher de trembler, de surprise.

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Mark Daly est un pianiste de jazz anglais, qui donne des cours dans un conservatoire. Un soir, alors qu’il vient de discuter, dans la rue, avec un de ses amis pianistes, Carlo (Gabriele Lavia), très porté sur la gnôle, Mark entend un hurlement strident, féminin, et voit, à la fenêtre de l’appartement situé en-dessous du sien, une femme, ensanglantée, se faire tuer. Il se rue à son secours, mais trop tard, elle est morte. Cette femme, c’est Helga Hullman (Macha Méril), une parapsychologue venant de faire une conférence dans la soirée. Avec l’aide de Gianna (Daria Nicolodi), une jeune journaliste, Mark va enquêter sur ce meurtre, qui, selon ce que les amis d’Helga prétendent, ne serait pas le premier : Helga, lors de la conférence, aurait eu une vision assez violente, et aurait senti, dans l’assistance, la présence d’une personne ayant déjà tué, et s’apprêtant à recommencer. Helga aurait parlé d’une villa, d’une chanson enfantine…

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Un soir, alors que Mark joue du piano chez lui, un individu pénètre par effraction chez lui, et Mark a juste le temps de se barricader avant que l’inconnu ne l’agresse. Mark entend alors une mélodie enfantine entêtante, qu’il parvient à retrouver, en fouinant dans des disques de comptines, le lendemain. Il s’avère que cette comptine a un rapport avec une sinistre histoire de maison maudite, considérée comme hantée, une villa…Mark progresse dans son enquête, et il sent qu’il se rapproche du but, alors que l’ami d’Helga et une femme (auteur du livre abordant l’histoire vraie de la villa maudite) se font tuer…

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David Hemmings est fantastique dans ce film troublant et marquant, regorgeant de passages proprement terrifiants (la visite nocturne de Mark à la villa, et son autre visite, diurne celle-ci, où il découvre un curieux et macabre dessin d’enfant sur un mur, sous une couche de poussière), et de meurtres d’un gore absolu : lame de couteau entrant dans la nuque, femme ébouillantée (visage plongé dans une baignoire d’eau bouillante), femme tuée à la machette et achevée par des débris de verre…

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Profondo Rosso mérite bien son titre : rouge profond, comme le sang. Comme, aussi, le fond visuel de la première scène la conférence d’Helga. Le titre français est également très bien trouvé (pour une fois, un titre français s’éloignant de la signification du titre original se révèle aussi un très bon titre), car on se sent vraiment angoissé en regardant ce film. La musique du groupe Goblins (qui retravaillera avec Argento, notamment pour Suspiria et Inferno) est fanastique, oppressante. La mélodie enfantine, qui rappelle les la, la…la, la… du film L’Oiseau Au Plumage De Cristal, est assez inquiétante. La scène finale (souvenirs du tueur, et ultime châtiment) est inoubliable, choquante. Chacune des mises à mort du film est filmée à la perfection. Une splendeur gore et violente (interdit aux moins de 16 ans), existant dans deux versions : la courte (110 minutes, sortie en 1975) et la longue (126 minutes, présente en DVD z2, de même que la courte). Bien sûr, la version intégrale est à voir absolument. Ce film, de toute façon, est à voir absolument.