Spoilers…
Franchement, les Studios Pixar assurent de plus en plus. Après avoir démarré leur production en fanfare avec Toy Story et 1001 Pattes, avoir suivi avec Toy Story 2 et Monstres & Cie, ils prouvent, avec Le Monde De Némo, qu’ils sont les meilleurs dans l’univers du film d’animation, et la digne relève des Disney (dont ils font partie, de toute façon). Les Indestructibles, en 2004, avait montré une facette encore inédite du film d’animation disneyien (des humains comme héros, une ambiance plus mature, une durée plus longue, un scénario plus développé). Et, en 2007, Ratatouille a encore surpris ! Car c’est bien de Ratatouille que je vais parler ici.
Amusant comme tout le monde pense que le personnage principal (un rat) s’appelle Ratatouille, rapport au titre (international) du film. En fait, ce rat mignon et gastronome s’appelle Rémi. De même que Les Aristochats, Ratatouille est un dessin animé français, et surtout, parisien jusqu’à l’os. Certes, on reprochera la vision très limitée que les Studios Pixar (et surtout le concepteur Brad Bird) ont de Paris – on voit la tour Eiffel de chaque fenêtre de Paris, rive gauche ou rive droite, peu importe l’orientation des fenêtres ! - , mais l’ambiance est, en tout cas, parfaite.
Rémi est un rat qui vit, avec sa famille, dans les égouts, à proximité d’un grand restaurant parisien, Gusteau. Rémi n’est pas un rat ordinaire : fou amoureux de la nourriture, il rêve de devenir un grand chef cuisinier. L’arrivée, dans le restaurant, d’un jeune homme, Linguini, fils caché du précédent chef (Auguste Gusteau, mort), va être le chamboulement : peu efficace, timide, gaffeur, Linguini est sur le point d’être viré quand il rencontre Rémi, qui lui propose de l’aider. Linguini accepte, dubitatif, et Rémi va se cacher sous sa toque de cuistot afin de diriger les mouvements de Linguini (en lui tirant les cheveux comme une marionnette). Si Linguini commence à faire de gros progrès en cuisine (sous le regard stupéfait de son connard de chef, le nabot Django), c’est en fait Rémi qui fait tout ! Et le restaurant de retrouver une affluence qu’il avait perdu depuis la mort tragique d’Auguste Gusteau (que l’on peut assimiler, dans le film, à Bernard Loiseau, grand chef mort par suicide il y à quelques années)…
L’animation est remarquable (même si on reprochera aux Studios Pixar de ne pas faire aussi bien les visages humains que le reste), le scénario tient super bien la route, et on se marre assez souvent. Rémi est craquant, super drôle (pourchassé par les cuisiniers hurlant un rat dans les cuisines !, il trouve tout de même le temps de rajouter du thym, du basilic et du sel dans un potage !). Dans l’ensemble, Ratatouille est un des tous meilleurs films de Pixar avec Les Indestructibles (le dernier en date, Wall-E, est magistral aussi).
Sorti à une période inhabituelle pour un dessin animé (ce fut pareil pour Là-Haut et Wall-E), c'est-à-dire, pendant les vacances d’été au lieu de celles de Noël, Ratatouille fut un immense succès populaire, largement mérité. Il n’a pas forcément aidé à remettre au goût du jour ce plat populaire et simple qu’est la ratatouille (et qui joue un rôle important dans le film), que, personnellement, je déteste, mais il a en tout cas joué à la perfection son rôle : faire passer un grand moment devant l’écran à plusieurs générations de grands enfants. Car la force des Pixar (et des Disney), c’est que tout le monde, et pas seulement les enfants, apprécie de les voir et revoir.