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Spoilers !

Attention aux images choquantes !

1981. Lucio Fulci réalise un immense film d’épouvante, un des plus grands films sur les morts-vivants, j’ai nommé L’Au-Delà. Tout du long de ses 83 minutes (très court, surtout que le DVD indique 93 minutes…), le film est une succession de grands moments gore et oppressants. Un film qui ne brille pas par l’excellence de son scénario, car les scènes se suivent un peu étrangement, sans vraie linéarité. Le film, interprété par David Warbeck et Catriona McColl (actrice ayant déjà joué dans le film précédent de Fulci, Frayeurs), se passe à la Nouvelle Orléans. Le prologue, en superbe photographie sépia (procédé utile pour suggérer un retour dans le passé, et pour atténuer les effets gore sans les masquer), se passe en 1927. Dans un hôtel de la ville, un peintre est agressé, dans sa chambre, par une horde d’habitants.

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La raison de ce lynchage qui finit par la mort abominable du peintre ? Il a osé représenter l’Enfer en peinture, et sur une peinture diaboliquement efficace et réaliste. L’homme est tabassé, crucifié au mur de sa piaule (littéralement crucifié, clous dans les poignets), et on répand de la chaux vive sur son visage et son corps. Il meurt lentement, brûlé par la chaux. Bien des années plus tard, Liza Merril (Catriona McColl) hérite de l’hôtel. Alors qu’elle entreprend de gros travaux de rénovation, elle va être victime de phénomènes étranges. Elle va, entre autres, voir le cadavre putréfié du peintre dans la chambre dans laquelle il fut tué. Cette vision ne se reproduira pas, en revanche, elle trouvera les clous, toujours plantés dans le bois du mur, à l’endroit où le corps fut planté. Comme la chambre fut murée en 1927 par les habitants, comment le corps a-t-il pu disparaître ? Les clous témoignent de la véracité des faits. Il va s’avérer que l’hôtel fut construit sur l’emplacement d’une des sept portes de l’Enfer (la tombe du prêtre maudit, dans Frayeurs, en était une autre, ce thème revient souvent chez Fulci), et que les morts vont assez rapidement revenir à la vie, créant une vraie panique dans la ville…

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Le film est culte, mythique, pour plusieurs raisons. D’abord, il est rempli de scènes absolument grandioses (l’intro en sépia, l’attaque des araignées qui bouffent littéralement leur victime, la pauvre jeune aveugle bouffée par son chien enragé, et la fin, nihiliste et glauque à souhait). Ensuite, il a servi de référence à plusieurs autres films (dont Spiderman de Sam Raimi, car un petit plan d’araignées du film de Fulci a été intégré à Spiderman dans un passage du rêve de Peter Parker !), et a inspiré le jeu vidéo Silent Hill (du moins, c’est une des inspirations).

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Sanglant, terrifiant, écoeurant (car très graphique), L’Au-Delà ne respecte aucune forme narrative. On a l’impression que les scènes se succèdent sans raison valable (ce qui n’est pas un défaut pour le film, mais juste une raison supplémentaire de le trouver nettement plus original que Frayeurs ou L’Enfer Des Zombies), et l’ambiance générale est totalement sombre, morbide. La fin est terrible, sans espoir. Et, visuellement, à la fois superbe et atroce. L’aldila (titre original) est un sommet du cinéma gore, et probablement le meilleur film de Lucio Fulci…en concurrence directe avec le grandiose (lui aussi) L’Enfer Des Zombies de 1979. En tout cas, un film à voir à tout prix, si vous aimez le genre.