Spoilers...
Premier film de la saga, réalisé (comme les autres) par l’immense Blake Edwards, et magistralement interprété par Peter Sellers, David Niven, Robert Wagner, Claudia Cardinale et Capucine, La Panthère Rose est un chef d’oeuvre de la comédie policière. De nombreuses suites seront données à ce film mythique de 1963, et un bon nombre d’entre elles (en gros, les quatre suites faites du vivant de Peter Sellers) sont soit très très bonnes (les films 3 et 5), soit totalement magistrales (les films 2 et 4). Si ce premier volet n’est pas le plus grand de la série (l’honneur revient au quatrième film, Quand La Panthère Rose S’Emmêle de 1976, qui sera sur mon blog dans un proche avenir, ainsi que les autres volets de la saga), il n’en est pas moins un extraordinaire film. Les gags abondent, les situations les plus cocasses aussi (en particulier la dernière demi-heure, totalement délirante), et mis à part une ou deux petites longueurs, je ne vois rien de négatif à dire sur ce film. L’action se passe principalement en Italie, dans un grand hôtel situé dans une station de sports d’hiver italienne (mais le début du film se passe aussi bien à Rome qu’à Paris et Hollywood, et la scène pré-générique se situe en Inde).
Les polices du monde entier recherchent un voleur habile et talentueux nommé le Fantôme (Phantom en VO). Alors que l’annonce que la princesse indienne Dala (Claudia Cardinale) doit passer un séjour dans une station alpine italienne, Cortina d’Ampezzo, on soupçonne que le Fantôme (joué par David Niven) tentera tout pour voler le précieux diamant de la princesse, la Panthère Rose (un diamant magnifique qu’elle tient de son héritage royal).
L’inspecteur Jacques Clouseau (Peter Sellers), qui veut à tout prix capturer le Fantôme, est envoyé à Cortina d’Ampezzo pour le traquer, et surveiller de près la princesse et le diamant. Il emmène sa femme Simone (Capucine) avec lui, afin qu’elle profite des lieux. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Simone est une complice du Fantôme (lequel s’appelle Sir Charles Lyton, et est très bien vu de la part des autres résidents de l’hôtel, y compris la princesse), et même sa maîtresse, et que Simone va aider le Fantôme à voler le diamant... Clouseau, fort de son potentiel gaffeur, va tout faire pour empêcher le vol du diamant, et, une fois le vol finalement accompli, va essayer de récupérer la Panthère Rose et de confondre le (ou les ?) voleur(s)...
A l’origine, le personnage de Clouseau devait être destiné à Peter Ustinov, et devait être totalement secondaire. Mais Blake Edwards, ayant découvert Peter Sellers, n’a pu faire autrement que de lui confier le rôle en l’étoffant totalement. La folie pure de Sellers (quiconque a vu Dr Folamour de Kubrick sait à quel point Sellers pouvait aller loin dans le délire) sert admirablement bien le personnage et le film. Il faut absolument voir ce film (et les autres de la saga) en VOST plutôt qu’en VF : en effet, Sellers y parle anglais avec un (faux) accent français à couper au couteau, irrésistible. En VF, la voix doublée est plus ‘châtiée’, sympa, mais sans plus.
Le film est connu aussi pour sa musique inoubliable et minimaliste (de Henry Mancini), et pour ce personnage inventé pour l’affiche et le générique, cette Panthère Rose de dessin animé, totalement hilarante, qui sera héroïne (le personnage est masculin, mais on dit ‘une panthère’) d’une série de courts-métrages d’animation absolument splendides, et je pense que je ferai un article sur cette série un de ces jours ! En 1964, le mini dessin animé de 6 minutes La Vie En Rose obtiendra même l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation !
Dans le film, on voit le personnage à la toute fin (il indique ‘The End’ après s’être fait empapaouter par une voiture), et surtout dans le générique de début.
Ce générique est totalement hilarant, avec le personnage rajoutant sans cesse ‘with the Pink Panther’ pour bien se faire valoir, sifflant d’admiration devant le nom Claudia Cardinale et se prenant une baffe pour la peine, ou disposant volontairement dans le désordre le nom du réalisateur, et remettant les lettres dans l’ordre sous la menace d’un flingue !
J’ai presque envie de dire que ce passage animé (qui deviendra une récurrente de la série, seul le second film n’a pas le personnage) est le meilleur du film, mais il ne faudrait pas oublier la fin, et la séquence du lit et de la baignoire. En résumé, une comédie policière hilarante et rondement bien écrite, un des meilleurs films de la série, et de Blake Edwards. A voir à tout prix !