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Western sociologique et écologique, Jeremiah Johnson, réalisé en 1972, est une des plus belles collaborations entre Sydney Pollack et Robert Redford avec Les 3 Jours Du Condor. Egalement interprété par Will Geer, Stefan Gierasch, Allyn Ann McLerie, Paul Benedict et Charles Tyner, le film s'inspire de la vie d'un vrai trappeur, John Johnson.
Ecrit par John Milius et Edward Anhalt d'après des romans de Vardis Fisher et Raymond V. Throp, Jeremiah Johnson se passe dans les années 1850. Jeremiah Johnson (Robert Redford), militaire démobilisé, décide de fuir la violence du monde civilisé, pour se reconvertir en trappeur dans les montagnes Rocheuses. Mal préparà à la vie à la dure, il connaît des débuts très difficiles, dans un environnement hostile, jusqu'au jour où il rencontre Griffes d'Ours (Will Geer), un vieux chasseur de grizzlis qui lui enseigne le métier de trappeur et les coutumes indiennes. Un jour, Jeremiah arrive à une petite maison dont les occupants, des pionniers, ont été massacrés par les indiens. Il recueille un jeune garçon ayant survécu, avec sa mère devenue folle, à ce massacre, et décide de le prendre avec lui. Peu après, ils font la connaissance de Del Gue (Stefan Gierasch), un chasseur cynique. Puis ils font la connaissance avec une tribu indienne, dont le chef propose à Jeremiah d'épouser sa fille. Jeremiah accepte (il n'a pas vraiment le choix !)...
Jeremiah s'installe confortablement en bâtissant une cabane, pour vivre avec Swan (l'indienne - Delle Bolton) et Caleb (le garçon - Josh Albee). Jusqu'au jour où des militaires demandent son aide pour débloquer un convoi de colons, piégés par la neige. Pour gagner du temps, les militaires profanent, en y pénétrant, un cimetière indien sacré. Cette profanation entraîne une riposte indienne : à son retour, Jeremiah découvre que Swan et Caleb ont été tués par les indiens. Jeremiah décide de raccrocher, et après avoir exercé sa vengeance en tuant tous les indiens qu'il rencontre, il reprend la route vers la civilisation, amer...
De la même manière que Little Big Man ou Un Homme Nommé Cheval, Jeremiah Johnson montre la civilisation indienne d'une manière très neutre ; en tout cas, il ne montre pas les Indiens comme des monstres assoiffés de sang, malgré les massacres qu'ils commettent à deux reprises. Chef d'oeuvre du western écologique (Jeremiah quitte le monde civilisé pour vivre dans la nature, le film est un hymne à la nature sauvage et indomptable) et sociologique, Jeremiah Johnson est porté par une très belle musique de Tim McIntire et John Rubinstein. Robert Redford est tout simplement dans un de ses meilleurs rôles, et la réalisation de Sydney Pollack est excellente. Certaines scènes, comme la traversée du cimetière sacré indien, sont inoubliables. Inspiré par la vie d'un vrai trappeur, tourné dans des décors naturels splendides (les montagnes Rocheuses), le film est un vrai sommet du western sociologique, un film puissant, envoûtant, à voir à tout prix