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En 1969, Pier Paolo Pasolini offre à la cantatrice Maria Callas son unique rôle au cinéma. La cantatrice acceptera le rôle avec d'autant plus de joie que son rôle n'est absolument pas prétexte à des airs d'opéra. Le film, aussi interprété par Laurent Terzieff, Massimo Girotti, Giuseppe Gentile et Margaret Clementi, est Médée, et c'est un drame inspiré par l'Antiquité. Pasolini devait être passionné par l'Antiquité, car il avait déjà réalisé, en 1967, Oedipe Roi (un de ses plus grands films), dont une grande partie de l'intrigue s'y déroulait. Médée est un film tout aussi réussi, bénéficiant d'une interprétation exceptionnelle (Maria Callas est émouvante, incroyable dans ce rôle difficile) et d'une réalisation et d'une photographies incroyables.
Médée (Maria Callas) est la fille d'un roi règnant sur un peuple barbare et cruel, dans une lointaine contrée (apparemment la Colchide, compte tenu de l'allusion à la Toison d'Or). Un jour, un guerrier du nom de Jason vient chercher la Toison d'Or, et Médée en tombe amoureuse. Elle l'aide à récupérer le trophée, et s'enfuit avec lui et l'épouse.
10 ans plus tard, Médée a refait sa vie dans la cité de Corinthe. Elle a donné deux enfants à Jason, conserve un grand attachement envers les forces de la Nature (elle était grande prêtresse autrefois), maisson couple avec Jason tourne mal. Jason décide d'épouser la fille du roi et fait exiler Médée, craignant sa réaction. Médée, furieuse et désemparée, prépare un plan pour se venger. Elle offre une tunique maudite à la fille du roi, qui se suicide immédiatement après. Le roi aussi se tue, désemparé devant la mort de sa fille. Médée, ensuite, rentre chez elle, tue ses enfants dans leur sommeil, et incendie sa maison, en refusant d'en sortir...
Tragique histoire que celle de cette mère ayant sacrifié ses enfants pour se venger d'un mari adultère. Inspiré par l'Antiquité, Médée est un sommet réalisé par un Pasolini au sommet de son art, avant qu'il ne commence la réalisation de sa 'trilogie de la vie'. Acteurs au sommet (Laurent Terzieff dans le rôle du centaure), scénario parfait, voici un film tout simplement prodigieux, à voir à tout prix, particulièrement si on aime Pasolini et le cinéma italien des années 60 et 70.
