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Le titre de cet article représente l'accroche qui servit à promouvoir le film. L'accroche française était différente, moins ironique : 'un mnde cruel et animal où le péché n'existe pas'. Ce film, vous l'aurez reconnu si vous l'avez vu, c'est le Satyricon, réalisé en 1969 par Federico Fellini, Il Maestro Fellini.

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Fellini a eu l'idée de faire ce film alors qu'il était hospitalisé pour une pleurésie. Il prit le temps (il en avait à revendre, à l'hopital) de relire le livre de Pétrone, Satyricon, livre écrit pendant l'Antiquité. Ce livre (je n'ose dire : roman) n'existe que par bribes, il en manque de grosses parties, car il avait été écrit sur des plaques de pierre, et certaines n'ont jamais été retrouvées. Fellini, une fois remis, s'est attelé à l'adaptation de cette oeuvre majeure de l'Antiquité. Il a juste comblé les 'trous' dans la narration par des séquences filmées.

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Raconter le film serait idiot. En gros, c'est l'histoire de deux jeunes Romains fortunés et débauchés, Encolpe (Martin Potter, aux yeux bleus splendides et envoutants) et Ascylte (Hiram Keller), qui se partagent (ou plutot, se disputent) les faveurs d'un très jeune homme efféminé, Giton (Max Born). A propos, le terme de giton (gigolo, en quelque sorte) vient de là. Plusieurs péripéties vont attendre les deux amis : participation à un banquet organisé par un riche Romain se croyant poète, voyage en galère alors qu'ils ont été enlevés pour etre vendus comme esclaves (ils seront vite libérés par la force des choses), rencontre avec des personnages assez baroques...

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Fellini, avec Satyricon, a voulu réaliser un film de science-fiction plutot qu'un peplum. Car Fellini Satyricon (l'ajout du nom du réalisateur fut fait assez rapidement, car un autre réalisateur, Gianluigi Polidoro, réalisa aussi une version du livre de Pétrone la meme année 1969 - mais sans aucun succès...) n'est pas un peplum. Il est assez difficile de classer ce film, avec ses scènes de banquet qui ont inspiré Goscinny et Uderzo pour la bande dessinée Asterix Chez Les Helvètes, son combat avec un Minotaure d'opérette, ses personnages truculents et décadents, ses longues scènes de dialogues et/ou de monologue (le début, rebutant pour un novice en matière de cinéma intelligent), son apsect théatralisé à outrance...

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Visuellement superbe, rempli de décors tour à tour riches et dépouillés, porté par des acteurs prodigieux meme si peu connus (il y à quand meme Alain Cuny, Capucine et Magali Noel dans le lot), ce film peut rebuter par ses très nombreuses scènes et/ou allusions homosexuelles. C'est un fait, à cette période, l'homosexualité masculine était considérée comme plus pure que l'hétérosexualité. La mort apparait très présente aussi dans le film, meme si Fellini Satyricon n'est pas violent. On imagine un mode de vie très léger et insouciant, méridional, mais quand meme assez brutal, la mort pouvant arriver à tout moment (Encolpe arrivant sur un rivage, et étant immédiatement conduit à l'entrée d'un labyrinthe pour affronter le Minotaure).

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L'accroche internationale le disait bien, et très justement : ce film montre l'Empire Romain avant le Christ, mais après la vision que Fellini en a : une vision décadente, parfois grotesque, souvent sublime, toujours fellinienne. Son plus beau film ? S'il n'y avait pas Fellini Roma et Amarcord...Oui.